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Vatican II- 3 conférences


5 juin 2012. 1re conférence sur Vatican II ( 1962-1965)
Dei Verbum

Plan :
1. Le concile de Trente (1545-1563)
2. Du concile de Trente à Vatican I
3. Contexte sociétal et ecclésial de Vatican I
4. Entre 1870 et 1960
5. Contexte immédiat de Vatican II
6. Dei Verbum


1. Le concile de Trente :
Est convoqué en opposition à la Réforme. L’Eglise catholique est alors la Contre-Réforme.
C’est un concile européen. L’amérique n’a été découverte qu’une cinquantaine d’années auparavant. L’Asie… on ne connaît pas…
Les 7 sacrements y sont définis comme tels. La théologie est issue de celle de St Thomas d’Aquin (scolastique). Avec St Thomas on a fait entrer l’intelligence de la foi à partir d’Aristote (384-322 av. J.C.)
Il y a eu aussi la réforme liturgique avec le missel de Pie V.
A insisté sur la formation des prêtres : il n’y avait pas encore de séminaires. Ça commençait à se mettre en route.
Bible : lors de l’invention de l’imprimerie, la Bible est le 1er livre à avoir été imprimé. Le concile de Trente ne retient que la Vulgate (traduction latine de St Jérôme). Il y avait pourtant déjà des demandes de la Bible en langue vulgaire.

2. Du concile de Trente à Vatican I :
C’est-à-dire de Henri IV à la 3e République.
C’est l’époque de la philosophie des Lumières : l’Eglise va entrer en contestation avec les philosophes.
La Révolution française.
L’essor des sciences : l’Eglise s’insurge contre les sciences.
L’égyptologie. Avec Champolion qui déchiffre la pierre de Rosette, on commence à avoir accès à l’écriture d’Egypte ; on découvre la religion, l’histoire des pharaons.
Assyriologie, déchiffrement de l’écriture cunéiforme (1842-1850).
Il y a incompatibilité entre l’histoire universelle et l’histoire biblique, d’où conflit entre l’Eglise et les sciences.
En 1864 Pie IX publie le Syllabus : anathèmes, excomunications pour ceux qui soutiennent ces idées scientifiques.
On retrouvera cela avec Pie X et le Lamentabili : refus des idées en cours en exégèse.

3. Vatican I (septembre 1869-février 1870)
Défense de l’Eglise et condamnation des idées modernes.
Défense de la foi.
Mais ce qui passe au 1er plan c’est la primauté du pape, si bien que c’est tout ce qu’on en a retenu. Et cela a déséquilibré la compréhension de l’Eglise.
Dans ce contexte il faut ajouter la perte des Etats pontificaux sur lesquels veillait la France. Le pape se considère comme « prisonnier » dans les quelques hectares du Vatican. Et cela jusqu’aux accords du Latran (1929) qui marquent la naissance de l’Etat de la Cité du Vatican.

Après 1870, c’est l’essor des idées modernes, des sciences, en opposition aux idées des croyants, d’où la naissance du courant antimoderniste. Les prêtres doivent faire le serment antimoderniste.
Pie X : Lamentabili => refus du dialogue aves les idées modernes. Tout se limite à la lecture et à l’étude des Ecritures.

4. Contexte social et ecclésial :
Léon XIII tente une ouverture.
Albert de Mun (catholique, député), Frédéric Ozanam (St Vincent de Paul) mènent une action sociale.
On sait que Pie XI et Pie XII avaient pensé à une forme de « concile » pour travailler le rapport Eglise/société.
En France c’est la 3e République. Il y a comme 2 républiques : royale et républicaine. Léon XIII demande aux chrétiens de se ralier à la république « républicaine ».
Affaire Dreyfus : les anti et les pro. Dans les anti il y a surtout des catholiques.
Les 2 guerres mondiales. Pendant la 1re guerre, le fait que les prêtres soient soldats comme les autres a fait jeter un nouveau regard sur l’Eglise.
Courant maurrassien : antisémisme, nationalisme, racisme. Parmi les héritiers de Maurras il y a Mgr Lefebvre.
Pie XII : Divino adflante Spiritus : ouverture de l’exégèse. Les racines de Dei verbum sont avec Pie XII.
A toutes les époques le religieux et le politique sont liés.

5. Le contexte de Vatican II. 1945-1962 :
Il y a un essor mondial économique et scientifique .
La guerre froide.
L’épiscopat devient international : Asie, Afrique, Amérique.
Optimisme, confiance en l’avenir et dans le progrès.
Au concile 2800 personnes sont convoquées (évêques, mais aussi experts, laïcs, membres des autres confessions chrétiennnes qui sont là comme observateurs.
Jean XXIII refuse toute condamnation. Il faut ouvrir les fenêtres. Son souhait est de travailler le rapport Eglise/monde, l’Eglise en son mystère. Elle est appelée à dialoguer avec le monde. Elle n’est pas en face mais dedans, avec le monde.
L’œcuménisme a tenu une place importante au concile, et ça a « chauffé » au Vatican. Ces tensions ont eu lieu à propos de la Parole de Dieu. Le 1er projet ayant été rejeté, la Commission (dirigée par le Card. Béa) a accepté d’introduire une Commission œcuménique.
Liberté de conscience : il était nouveau aussi pour l’époque de la promouvoir.
L’Eglise, l’œcuménisme et la liberté de conscience ont été 3 points de fixation, et le sont encore aujourd’hui.

6. Dei Verbum :
Une des 4 constitutions de Vatican II. Elle devait être votée en 1962. Elle n’a été adoptée que quelques mois avant la fin du concile. Ce n’est pas l’œuvre d’une personne mais de Commissions. Des amendements ont été apportés : les évêques prenaient le temps (entre les sessions) de discuter avec les prêtres.
Il est remarquable qu’au concile, les votes ont toujours été pratiquement à l’unanimité.

6.1. Histoire du texte. 1962-1965 :
Il y a eu une Commission préparatoire dirigée par le Card. Ottaviani, qui a préparé le schéma. Le Card. Liénart l’a refusé ; ce qui a donné lieu a de nouvelles commissions par langues => origine de la collégialité : « Tous ensemble, responsables de toute l’Eglise ».
Normalement le schéma pouvait passer. Mais devant l’opposition massive, le pape a demandé que ce texte soit retravaillé. L’essentiel est un retour aux sources de la Révélation : l’Ecriture et la Tradition. Mais pour le Card. Ottaviani, le Magistère était premier (ou presque).
Aujourd’hui on entre en dialogue avec un texte. En disant qu’il y a 2 sources on crée des oppsitions, des concurrences. Ce qui est 1er, c’est que Dieu veut se révéler. Place importante de l’Esprit Saint.
Pendant 40 ans ce texte est resté assez discret parce qu’on a surtout parlé de l’ecclésiologie.
Au début du concile il y a la réforme liturgique par laquelle la Parole de Dieu a commencé à prendre plus de place (messe en français…)
Depuis l’an 2000 il y a eu de nouvelles études sur les textes : Ecclesia 2007, Verbum Domini (Benoît XVI), le synode sur les laïcs en 2008 (Jn-Paul II).
Dans les églises, les lieux se sont améliorés : nouvelles architectures, place de l’ambon.
Refonte du missel (Paul VI) => conflit encore aujourd’hui avec le missel de Pie V ;

6.2. Qu’apporte le texte pour l’Eglise ?
fonder la vie de l’Eglise et des croyants sur l’Ecriture (voir aussi la Liturgie), sur le Christ mort et ressuscité. C’est en 1958 qu’une 15e station a été ajoutée au chemin de croix de Lourdes.
Importance redonnée au Triduum pascal, à la veillée pascale, au baptême, à la confirmation ;

6.3. Les sources de la Révélation :
Dieu qui veut rentrer en conversation avec chacun de nous comme avec un ami. Dialogue Dieu/homme.
Il faut savoir entrer dans la compréhension du langage de chaque génération de croyants qui a participé à l’élaboration du texte biblique. Chacun à sa manière essaie de rapporter quelque chose de la Parole de Jésus. Il faut remettre dans le contexte.
Le texte de la Bible n’a de sens que si on prend en compte le contexte d’origine et de réception.
Rôle nécessaire de l’interprétation (refus du fondamentalisme, du créationisme, du féminisme, etc…)

6.4. Place de l’Ecriture dans la vie de l’Eglise :
L’Ecriture n’est pas d’abord une source de citations mais un appel à dialoguer avec Dieu. Ce qui est premier c’est la Parole de Dieu et non mon texte appuyé de citations de la Parole de Dieu…
Dei Verbum n°2 :
« Il a plu à Dieu dans sa sagesse et sa bonté de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Eph. 1, 9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine (cf. Eph. 2, 18 ; 2 Pierre 1, 4). Dans cette révélation le Dieu invisible (cf. Col, 15 ; 1 Tim. 1, 17) s’adresse aux hommes en son immense amour ainsi qu’à des amis (cf. Ex. 33, 11 ; Jn 15, 14-15), il s’entretient avec eux (cf. Bar. 3, 38) pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie… »

Dieu nous considère comme ses amis !
Les traductions bibliques sont accessibles et on a en plus la traduction œcuménique : tous les chrétiens disent le Notre-Père de la même façon !
Le texte le plus difficle à traduire a été la lettre aux Romains qui avait été cause de déchirement entre Luther et les catholiques.
Parmi les héritages de DV, on peut compter les Maisons Evangile : ce qui est premier c’est de lire ensemble le texte, dans la durée ; une manière de laisser raisonner en nous la Parole de Dieu, avant de s’occuper des commentaires. L’Esprit Saint parle au cœur de chacun.

N° 12 :« Cependant, puisque Dieu, dans la Sainte Ecriture, a parlé par des hommes à la manière des hommes, il faut que l’interprète de la Sainte Ecriture, pour voir clairement ce que Dieu lui-même a voulu communiquer, cherche avec attention ce que les hagiographes ont vraiment voulu dire et ce qu’il a plu à Dieu de faire passer par leurs paroles.
Pour découvrir les intentions des hagiographes, on doit entre autres choses, considérer aussi les « genres littéraires ». Car c’est de façon bien différente que la vérité se propose et s’exprime en des textes diversement historiques, en des textes ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d’autres genres d’expressions. Il faut, en conséquence, que l’interprète cherche le sens que l’hagiographe, en des circonstances déterminées, dans les conditions de sons temps et l’état de sa culture, employant les genres littéraires alors en usage, entendait exprimer et a, de fait exprimé… »

Un texte est inspiré dans la mesure où il est inspirant.
N° 15 :L’économie de l’Ancien Testament avait pour raison d’être majeure de préparer l’avènement du Christ Sauveur du monde, et de son Royaume messianique, d’annoncer prophétiquement cet avènement ‘cf. Luc 24, 44 ; Jn 5, 39 ; 1 Pierre 1, 10) et de le signifier par diverses figures (cf. 1 Cor. 10, 11). Compte tenu de la situation humaine qui précède le salut instauré par le Christ, les livres de l’A.T.permettent à tous de connaître qui est Dieu et qui est l’homme, non moins que la manière dont Dieu dans sa justice et sa miséricorde, agit avec les hommes… »
                                 Dans l’Evangile de Matthieu, remarquer les constantes citations de l’A.T.

N° 22 :« Il faut que l’accès à la Sainte Ecriture soit largement ouvert aux chrétiens. Pour cette raison l’Eglise, dès le commencement, fit sienne cette antique version grecque de l’A.T., appelée des Septante ; elle tient toujours en honneur les autres versions, orientales et latines, principalement celle qu’on nomme la Vulgate. Comme la parole de Dieu doit être à la disposition de tous les temps, l’Eglise, avec une sollicitude maternelle, veille à ce que des traductions appropriées et exactes, soient faites dans les diverses langues, de préférence à partir des textes originaux des Livres Sacrés. S’il se trouve que pour une raison d’opprotunité et avec l’approbation des autorités ecclésiastiques, ces traductions soient le fruit d’une collaboration avec des frères séparés, elles pourront être utlisées par tous les chrétiens. »

La Tradition  ≠ les traditions / traditionel.
La Tradition c’est ce que l’Eglise porte au long des siècles qui n’est pas forcément dans l’Ecriture. Ex. St Paul aux corinthiens : « Je vous ai transmis ce que j’ai reçu… » A l’époque, les évangiles ne sont pas encore écrits.
Ce qui est « dit »traditionnel remonte seulement au concile de Trente – pratiquement jamais au-delà.
Or la Tradition se confirme aujourd’hui : Vatican II fait maintenant partie de la Tradition.

La liturgie après Vatican II
Session diocésaine animée par Philippe Barras. 21 septembre 2012-09-23

Le rapport à la liturgie est souvent conflictuel. Il faut mesurer toute la part d’oppositions, de manières différentes d’aborder les choses parce que la liturgie est un rite. C’est quelque chose que l’on fait et il y a toujours plusieurs manières de faire les choses. La liturgie touche notre affect => les réactions diverses, un ressenti différent. Parce que c’est une pratique, chacun est marqué par sa propre histoire.
Vatican II n’a pas tout résolu, il a même « compliqué » la tâche. Avant, il suffisait de suivre les rubriques : gestes, attitudes, texte, tout était codifié.
SC insiste sur d’autres aspects : la liturgie est expérience de la foi de l’Eglise.
La liturgie est au cœur de la foi et donc de la vie ecclésiale. C’est pour cela que les Pères conciliaires ont commencé par la liturgie, parce que la liturgie nous ramène au cœur de la foi ; c’est vraiment ce qu’a fait le concile.


Vidéo d’extraits d’une célébration d’avant concile + commentaires.

Les deux questions qui émergent de cette vidéo : la concélébration et la langue utilisée en liturgie.
Des commentaires au sujet de la langue vernaculaire, une phrase a émergé : « Mon père a attendu cela depuis son enfance. Dieu, notre Père… Parle-t-on à ses  parents en étranger ? »


Réformes qui ont précédé :

SC est au cœur d’un processus de renouveau. La constitution propose une ré-forme = changer la forme. Cette réforme était attendue, préparée.
- 1948 : Pie XII crée une commission de réforme liturgique => veillée pascale en 1951 et triduum pascal en 1955.
La réforme liturgique a été préparée par le Mouvement liturgique dont les principaux initiateurs ont été : l’Abbé Prosper Guéranger (Solesmes), Dom Lambert Bauduin (Belgique), Dom Oddo Casel (Allemagne) – tous bénédictins. L’intuition du Mouvement liturgique était de redonner à la liturgie sa pleine dimension théologale. Que ce ne soit plus une suite de rites qui n’ont pas d’impacts sur la vie chrétienne. Que la liturgie soit le creuset de la vie chrétienne. Le concile dit « source et sommet de la vie de l’Eglise et de la vie chrétienne. »
- 1903 : Pie X demande qu’on favorise la participation active par le chant. Dom A. Bauduin reprendra cette expression.
- 1947 : Pie XII, dans l’encyclique Mediator Dei, bénit, en quelque sorte, le Mouvement liturgique.
- 1956 : 1er Congrès international de pastorale liturgique à Assise. C’est la 1re fois qu’on parle de pastorale en liturgie. Dans ce Congrès, l’intervention du P. Jungmann est particulièrement remarquée : « …il faut mettre la liturgie elle-même comme œuvre pastorale… « La question n’était pas de remettre en question le « faire » puisque Jésus a dit de « faire » : « Faites cela en mémoire de moi », mais comment ?
SC donne l’esprit dans lequel on doit célébrer la liturgie, célébration du mystère pascal : cf. SC n° 5 à 12.

4 conséquences :

- Le but de ce que nous faisons : nous contribuons à l’œuvre du Christ « pour la gloire de Dieu et le salut du monde. » Tous les rites sont au service de ce but.

- Le sens de ce que nous faisons : dans la liturgie nous sommes associés au Christ et en sa Pâque. La liturgie est mémorial du mystère pascal.

- Les modalités de ce que nous faisons : la liturgie est lieu d’expérience de la rencontre du Christ vivant, présent au milieu de nous (Ex. 3 ; Lc 24). Lui seul rend possible cette œuvre et lui donne sens. Dieu seul se donne à rencontrer.

- Le rôle de ceux qui servent la liturgie : (a) favoriser la rencontre du Christ en se mettant au service de l’assemblée qui célèbre. Par exemple, l’encens sur l’Evangéliaire : ce n’est pas pour faire plus cérémonieux, mais montrer que cette Parole n’est pas la nôtre, et, par là, favoriser la rencontre.
                (b) Qu’à travers les rites que propose l’Eglise, l’Esprit Saint puisse agir en chacun.
               (c) Que l’Eglise grandisse en unité, dans le service de l’homme et la glorification de Dieu.

On ne peut rien imposer en liturgie. Par le fait qu’elle propose des rites, le rite a une force en lui-même pour atteindre les gens. Du coup, la liturgie est un lieu assez grisant pour les personnes en manque d’autorité ! C’est un lieu de pouvoir puisqu’on touche les gens.
Favoriser humblement la rencontre du Christ est une exigence de qualité. Rien ne doit s’opposer au bien des personnes. Il faut « conduire » pour que l’Esprit Saint agisse. La 1re qualité des animateurs est l’humilité.

Les grands acquis :

- La place de la Parole de Dieu qui nous rejoint (SC 7). Ecouter la Parole de Dieu, c’est se mettre à l’écoute du Christ.  SC 33 : la liturgie est dialogue. DV 2 : Dieu se révèle aux hommes comme à des amis. La liturgie de la Parole est rencontre du Christ avant d’être un message transmis.

- Participation pleine et active des fidèles (expression qui revient 11 fois dans SC). La participation n’est pas faire quelque chose : cf. Jn-Paul II, lettre pour le 25e anniversaire de SC. Pour Dom Capelle la participation active est la présence soutenue par une attention, une présence attentive.

- Les symboles et les rites (SC 21 et 34) «  organisés de telle façon qu’ils expriment avec plus de clarté les réalités saintes qu’ils signifient, et que le peuple chrétien, autant qu’il est possible, puisse facilement les saisir et y participer par une célébration pleine, active et communautaire. »
Le concile a « dépoussiéré » la liturgie pour que l’essentiel devienne perceptible => moins de rites mais qu’on leur donne plus d’importance : noblesse, simplicité, qu’ils soient brefs, adaptés à la compréhension des fidèles. Les symboles et les rites sont les opérateurs de la rencontre du Christ dans l’Esprit qui nous conduit au Père.
« L’art de célébrer, c’est vivre intérieurement ce que nous faisons. » (Mgr Veuillot)

- Musique et liturgie : les chants doivent être en étroite connexion avec le rite (SC 112-114).
Le chant liturgique, dans toute sa dimension pastorale est rituel, il se situe dans une culture, dans une action, dans une relation à Dieu.

- L’aménagement des lieux (SC 124). Le lieu et la manière dont il est disposé dit quelque chose de la rencontre qui s’opère. Il la favorise ou la détourne. « C’est pourquoi le sacrifice eucharistique – et tout acte liturgique – est un acte missionnaire le plus efficace que l’Eglise puisse poser dans l’histoire du monde » (Jn-Paul II, Congrès eucharistique de Rome, Jubilé 2000).


Conclusion :

« Une liturgie, annonce de l’Evangile et communication du mystère, serait tronquée et sans fruit authentique si elle n’aboutissait pas à l’offrande spirituelle et à l’Evangile vécu, à la charité entre les hommes, enfin à la consécration du monde » (Mgr Jenny, 1963, LMD 76).



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6/6 : remontées

Q/ Comment rejoindre les jeunes ? Pourquoi des jeunes qui participent à des temps forts ne viennent-ils pas à nos célébrations ?
R/ Nous n’avons peut-être pas assez mesuré les mutations de notre société. Rejoindre les jeunes : qui sont-ils ? Quels sont leur fonctionnement ?... On n’a pas encore réussi à partager avec les jeunes quelle était la raison profonde de nos célébrations. Leur dire « On est obligé… Tu vas être nourri… » Non ! Si on va à la messe pour recueillir quelque chose pour soi, on n’y arrive pas. La liturgie est fondatrice de notre vie chrétienne. Dans les grandes célébrations, on prend les moyens de faire quelque chose. Prenons-nous suffisamment les moyens disponibles à notre portée ? A Taizé, la liturgie n’est pas toujours en français et ce n’est pas un obstacle. Il y a une communauté qui est habitée par ce qu’elle fait, il y a un témoignage ; id. pour les communautés monastiques.

Q/ Comment favoriser intériorité et participation des fidèles ?
R/ C’est le travail essentiel des équipes liturgiques. Généralement les équipes travaillent les textes de la Parole de Dieu en ce demandant quel message faire passer, quels chants appropriés… au lieu de ce demander que dit Dieu ? au lieu de se laisser imprégner de cette Parole. Le risque est d’intellectualiser la Parole de Dieu.

Q/ Comment se préparer à célébrer ? Comment inviter les fidèles à se préparer ?
R/ S’il faut un moment d’accueil mutuel avant la célébration, il faut aussi favoriser un peu de silence.

Q/ Comment entrainer d’autres à se former ?
R/ La formation est une exigence aujourd’hui. Il y a beaucoup de moyens selon les possibilités des personnes.

Q/ Comment valoriser le sacré ?
R/ La question du sacré est difficile. On a fait le reproche à Vatican II d’avoir perdu le sacré. Qu’est-ce que on entend par sacré ? Su le plan simplement anthropologique, c’est le rapport à ce qui nous dépasse. Le sacré est à part, inatteignable. Au sens chrétien le sacré n’est pas à part mais au cœur de notre humanité – Jésus Christ fait homme. Par lui, le Dieu tout puissant vient nous rejoindre en notre humanité. C’est le rôle de la liturgie de favoriser la rencontre de Dieu et des hommes. Tout être humain, à un moment ou à un autre est confronté au sacré, mais ce sens a besoin d’être évangélisé. Le sacré n’est pas évangélique par lui-même, à l’inverse de la sainteté.

Q/ Le Christ est-il aussi présent dans sa parole que dans l’eucharistie ?
R/ Cf. Mysterium fidei de Paul VI et SC 7 qui parlent de la présence du Christ dans sa parole, dans l’assemblée… et au plus haut point dans l’eucharistie : « Dans toutes ces présences il nous faut parler de présence réelle. La différence avec les espèces eucharistiques est qu’elles sont persistantes. Elles ne sont pas une présence réelle au sens où les autres ne le seraient pas, mais parce que substantielles (= qui ont une substance qui persiste). Il ne faut pas chercher à les comparer car leur force est d’être complémentaires.

Q/ Il y a un problème avec l’hétérogénéité des assemblées.
R/ Plus les assemblées sont hétérogènes, plus elles doivent être « rituelles ». Le rite crée l’unité.

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Remontée des ateliers :
Atelier 1 : La liturgie, célébration du mystère pascal

Q/ Comment notre liturgie peut-elle parler du mystère pascal dans une société matérialiste ? Comment peut-elle être à l’écoute es « bruits du monde » ? Comment favoriser, par ce que l’on fait, la célébration du mystère pascal et comment discerner les critères ?
R/ Beaucoup de « comment ». Il n’y a pas de réponse toute faite, pas de recette. Ce qui est important et qui aide à progresser, c’est la relecture des célébrations.
Discerner ce que veut dire « passer de la mort à la vie ? C’est toute la démarche du chrétien d’être en quête de ce passage, même dans les petites choses de la vie quotidienne.
Comment le Christ nous fait-il passer ? C’est le rôle de la liturgie de nous ramener sur ce chemin pascal ; comme les disciples d’Emmaüs, il est important de parler de ce que l’on a vécu, d’en faire la relecture. Pour faire l’expérience, il faut relire car il faut mettre des mots sur ce que l’on a vécu.

Atelier 2 : La parole de Dieu dans la liturgie

Q/ Comment le prêtre ou l’animateur peuvent-ils mieux montrer que c’est Dieu et sa parole qui nous accueille ? Pourquoi la proclamation de la Parole en langue vivante a-t-elle fait oublier l’essentiel : Dieu nous parle ? Comment donner aux chrétiens non pratiquants le sens du Christ présent dans sa Parole ?
R/ Oui, la liturgie de la Parole est rencontre du Christ. Mais pour certains, ce qui compte, c’est le contenu du message. Or, avant tout, c’est de prendre conscience que Dieu consent à nous adresser la parole. C’est en prenant cette conscience que la Parole de Dieu devient Bonne Nouvelle.
Aucun résultat n’est automatique. Attention au risque de manipulation, i.e. risquer de priver l’autre de sa liberté. Il s’agit de déployer rites et symboles pour qu’ils parlent à ceux qui veulent que ça leur parle. Le résultat ne nous appartient pas.

Atelier 3 : La participation active dans la liturgie

Q/ Des personnes semblent bien installées  dans leur rôle d’animateurs. Commet appeler, élargir, sans vexer ? Le prêtre doit-il s’adapter à l’assemblée ou est-ce l’assemblée qui doit s’adapter au prêtre ?
R/ Se nourrir ensemble de la Parole de Dieu est vital : sommes-nous présents à ce qui se vit dans la Parole de Dieu ? La mission demande l’humilité. On ne peut pas être « au top » tout le temps. Il y a des jours où, malgré notre bonne volonté, on sera « ailleurs ». Il ne faut pas culpabiliser.
Il ne faut pas essayer de « tirer » sans cesse l’assemblée en particulier par le chant ou des prises de parole intempestives. Il y a des célébrations où on chante tout le temps, où on parle trop : on épuise l’assemblée. Il faut savoir utiliser le relief de l’année liturgique : il y a des temps forts qui invitent à mettre en valeur tel ou tel aspects ; ne pas chanter toujours aux mêmes moments, savoir varier.
Tout commence à l’accueil : bienveillance, attention à chacun, sourire… donnent envie de « participer » avec l’assemblée.

Atelier 4 : Liturgie, mission et vie chrétienne

Q/ Sait-on toujours mettre la prière avant la préparation liturgique ? Il y a un décalage entre le baptême et le catéchuménat : comment faire pour améliorer l’accueil ? Comment aider les gens à trouver leur place dans l’Eglise ?
R/ La liturgie n’est qu’un aspect de la vie de l’Eglise. Le rencontre des équipes liturgiques et des autres services peut contribuer à faire grandir la mission. On ne peut dissocier foi, culte et vie quotidienne. La liturgie doit nous conduire à l’engagement dans le monde. Elle nous consacre pour que nous soyons des ferments d’unité dans la vie du monde.
La réforme liturgique n’est pas pour cléricaliser les fidèles !!! Dans la liturgie, chacun a son rôle et sa place : tous baptisés, mais certains « ordonnées » pour la vie et la prière du peuple de Dieu.

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 CR 2e conférence sur Vatican II : Lumen gentium
02/10/2012

Les textes du concile sont des compromis approuvés pratiquement à l’unanimité (plus de 2000 placet pour 6, 8, 10 non placet (une quarantaine pour GS).

Préalable pour interpréter :

L’Eglise trouve sa source dans le Père, le Fils et l’Esprit Saint => L’Eglise, c’est Dieu qui invite les hommes à entrer dans son intimité. Ce n’est plus l’Eglise « société ».
L’Eglise « sacrement » = signe et moyen de l’union intime avec Dieu ET de l’unité du genre humain. Phrase qui a fait débat : il y a 7 sacrements, c’est tout. De plus, l’union à Dieu, oui, c’est la mission de l’Eglise. Mais l’unité du genre humain, elle n’est pas faite pour cela.

Les textes sont théologiques, il y a donc des formules difficiles même si cela s’adresse à tout le monde. Les fruits viennent des débats entre évêques et théologiens. Certains évêques étaient accompagnés de ‘leurs’ théologiens (Congar, Chenu, etc…)

Evolution de l’Eglise et de la société :

Primauté du pape et rôle des évêques. Avait été sujet à débat au concile Vatican I. Deux courants : les ultramontains et les gallicans. Les ultramontains voulaient faire passer l’infaillibilité du pape. Les discussions ont pris du temps ; lorsqu’il y a eu la guerre de 1870, il était trop tard pour continuer les travaux. Et on a pris comme argent comptant un texte inachevé.


Ce qui a entraîné des difficultés à Vat II quant à la collégialité des évêques. Avec la présence des évêques de tous les continents et tous les  pays, les évêques ont découvert qu’ils étaient coresponsables de l’Eglise universelle ;

Image du pape enseignant. Aux 19e et 20e siècles il y a eu pas mal d’encycliques : Léon XIII (Rerum novarum), etc… Avec le progrès, le pape utilise la radio.

Eglise société parfaite, pyramidale. Cf. l’image (1935) ‘Déviation de la primauté dans la catéchèse’. En haut le pape, en bas les évêques. Pas de « peuple »…Le pape ne peut aller partout => les évêques aident le pape… Les évêques obéissent au pape…
Autre image (1948) : en haut l Christ puis en descendant au fur et à mesure : le pape, les évêques, les prêtres, les religieux, les fidèles.
Vatican II modifie profondément : en haut, non plus le Christ seul mais Père, Fils, Esprit Saint. Immédiatement après les baptisés : la volonté de Dieu est de rassembler les hommes par le baptême.

Séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905). La société est considérée comme hostile à l’Eglise, d’où des condamnations (Pie IX, Pie X). Les expulsions de prêtres et de religieux des écoles ont laissé des traces douloureuses et entraînés des réactions des catholiques : ils ont ressortis des bannières, mais avec un relent politique. Tout ce qui tourne autour des philosophies de la révolution est rejeté.

L’attention aux questions sociales. Léon XIII (Rerum novarum) ; l’Action catholique ; Pie XI (Quadragesimo anno) ; Pie XII : Eglise, Corps mystique. Il reprend l’image utilisé par Paul. L’Eglise est un corps et non plus une société.

Le renouveau liturgique < 1920 : théologique, biblique, en Allemagne surtout, mais aussi en Belgique et en France. Le but recherché est une liturgie plus participative. Il y a déjà entre 1920 et 1950 les messes dialoguées.
Depuis 1958 (Lourdes) il y a 15 stations au chemin de Croix qui n’en comportait que 14. Autrefois l’insistance était sur les souffrances du christ. La messe de Pâque était le samedi matin. En 1951 Pie XI réforme la veillée pascale et en 1955 le Triduum pascal ;

Evolution des sciences et des philosophies. L’Eglise aussi évoluera.
C’est l’époque où il y a dreyfusards et antidreyfusards. Parmi ces derniers, beaucoup de catholiques anti juifs (extrême droite). Se courant se retrouve chez Mgr Lefèbvre.
Les 2 guerres mondiales et la guerre froide vont amener l’Eglise à se poser la question :: L’Eglise va-t-elle se taire sur ces transformations ?

Feuille de route du concile par Jean XXIII :

Définir l’Eglise et la foi
Rapport entre chrétiens et les autres religions chrétiennes
Rapport au judaïsme
Liberté de conscience et liberté religieuse
Rapport au monde ; refus de condamnation ; regard de compassion - Eclairer par l’Evangile.
Parole adressée aux chrétiens et à tous les hommes (cf. GS : « Les joies et les peines des hommes…)

« Eglise, que dis-tu de toi-même ? »

Questionnaire préparatoire ‘De Ecclesia’ préparé par une commission sous la présidence du Card. Ottaviani. Le document a été rejeté => 2 parties : l’Eglise en elle-même et l’Eglise dans le monde (ad intra et ad extra ?) è LG et GS : 2 volets pour une même œuvre (cf. « Il est venu chez les siens… Il a planté sa tente parmi nous… »

Orientations et sujets :

Eglise société parfaite et / ou Eglise communauté spirituelle ? Corps ou société ?
Renoncer au triomphalisme : tiare, sedia gestatoria…
Attitude universaliste et missionnaire (« France, pays de mission ») Mission non plus seulement en Afrique ou en Asie, mais aussi dans les pays de chrétienté.

Le plan proposé : une Eglise « de Dieu », « peuple de Dieu », dans lequel certains sont « ordonnés à… »
Et Marie, est-elle de l’Eglise ? L’argument qui l’a emporté c’est que faire un texte sur Marie à côté d’un texte sur l’Eglise, c’est qu’on met Marie à côté de l’Eglise => introduction du chapitre 8 sur Marie introduit dans LG.

Comparatif entre les plans de 1963 et 1965 :

1963
1965
1. Le mystère de l’Eglise
1. Le mystère de l’Eglise
2. La structure hiérarchique de l’Eglise et en particulier l’épiscopat
2. Le peuple de Dieu
3. La constitution hiérarchique de l’Eglise et spécialement l’épiscopat
3. Le peuple de Dieu et spécialement les laïcs
4. Les laïcs
4. La vocation à la sainteté (Religieux)
5. L’appel universel à la sainteté

6. Les religieux

7. Le caractère eschatologique de l’Eglise

8. La Vierge Marie

Le chapitre 7 a été rajouté parce que l’Eglise a mission de nous conduire vers le ciel.

LG 1

Méditation sur Dieu qui se donne :
Hier
Aujourd’hui
Eglise institution
Eglise communion
Pape
Evêques unis au pape
Evêque seul
Evêques ensemble
Valeur de la hiérarchie
Peuple de Dieu
On mt en avance ce qui sépare
On met en avant ce qui unit
Vie interne
Eglise tournée vers l’extérieur

Il fallait distinguer sans séparer car c’est le même Esprit qui a inspiré (Evêque de Strasbourg)

Mgr Huyghe :
Il faut une Eglise toute pénétrée de l’esprit de l’Evangile, missionnaire, pleine d’humilité.
Nous ne vivons plus en chrétienté.
Les évêques, collégialement, se sentent responsables du monde entier…
 Souci de ceux qui sont loin de nous…
Chaque page du schéma devrait laisser apparaître le souci missionnaire…
 Esprit d’humble dévouement et de service.

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