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Ce blog a pour but de vous aider à trouver les contacts utiles aux différentes occasions de votre vie de chrétien.
Vous pourrez aussi découvrir les derniers événements marquants de cette paroisse que nous partageons.
Et lire ou relire homélies, psaumes, méditations, etc...

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Les homélies 2013-14


DIMANCHE 29 DECEMBRE 2013     FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE Année A
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NOS FAMILLES… LA FAMILLE EGLISE… LA FAMILLE HUMAINE…
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La ‘famille familiale’, lieu du vivre-ensemble et de la transmission.
J et M ont permis à J son enracinement dans un peuple ; ils lui ont transmis la foi juive, ils l’ont aidé à lire les Prophètes et l’ont emmené avec eux à la synagogue : la Ste famille a été le lieu premier de l’art de vivre, de la foi, de l’éducation… Pas facile !  Ce qu’une famille transmet chaque jour, la façon d’être, de parler, de se parler, de vivre ensemble, cela ne se mesure pas. Le savoir-vivre - respect, politesse, service, partage, franchise - cela ne se transmet pas comme une leçon, comme un objet qu’on donne… Les familles le savent bien - aujourd’hui plus qu’hier. Quand un parent dit : ‘On ne l’a pas éduqué comme ça…’, il avoue une déception. On n’est pas dans une science exacte. Et inversement, en maternelle, il y a des ateliers pour 5 mots du savoir vivre ensemble : bonjour, s’il te plaît, merci, pardon, au revoir… : on rêve ! Des cours de politesse !? ça n’a donc pas été fait avant ?

La famille aujourd’hui subit de plein fouet des crises – celles de la durée, du dialogue, de la confiance, du pardon, du respect mutuel, de la peur de l’avenir… Les enseignants évoquent parfois avec tristesse les multiples diversités des styles de vie familiale que connaissent leurs jeunes élèves, bousculés parfois au plus intime d’eux-mêmes. Mais il y a aussi tant d’entraides et d’amitiés qui aident et soutiennent les traversées difficiles.

L’Eglise, notre famille : bonne nouvelle au milieu des hommes…
Notre première Eglise : notre famille. Le sens de Dieu, la foi chrétienne, le goût de l’évangile, la prière… exigent que l’on y accorde de l’importance, et que l’on s’y implique, que ça change la vie des adultes et des parents, qu’on ait un style de vie qui puisse amener un enfant à dire : « ça vaut la peine…, vous avez bien fait de me faire baptiser ». Difficile ! ‘Oui, je crois’, ce sont des mots qui appartiennent à la liberté : ils pourront éclore en famille, en équipe de caté, ou un temps fort de collégien, en pélé à Lourdes ou à Taizé. Que notre Eglise - nous tous - ose dire la bonne nouvelle, autour de nous.

L’Humanité, notre famille : qu’elle devienne humaine
Le rêve de Dieu : une terre nouvelle, un monde qui devienne Royaume. Quand Jésus est né, quand il s’est inscrit au calendrier de l’Histoire Humaine, son pays était occupé par Rome, les tensions religieuses et politiques étaient vives - comme aujourd’hui - dans ces pays du M-O.… : l’histoire se répète, l’humanité est toujours en quête de l’unité et de la paix ! C’est dans un monde cassé que se situe cette naissance de Jésus, Fils de Dieu. Un Dieu humain. Pour que l’humanité soit sauvée, qu’elle soit humaine. Que les hommes soient humains. Jésus a dessiné dans tout son Evangile le portrait de l’homme, pour dire le sens où l’humanité doit se diriger pour ne pas se rater. Que nos rencontres et nos générosités, que nos partages de temps et de savoir-faire, que nos entraides et nos dévouements, que nos services et nos engagements, que nos partages de maisons d’évangile et d’eucharisties… nous renouvellent, et nous fassent acteurs d’un Monde nouveau. 


Pierre Névejans

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Dimanche 21 décembre 2014                                                                        4ème de  l’Avent, année B
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OUI AU DIEU HUMAIN
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Quelle audace, cette dernière parole, ce oui. Oui à quel message ? Servante de quel Dieu ? Pour quelle mission ? C’est l’impossible qui est proposé à Marie…

D’abord ce Dieu qui prend racine sur la terre humaine… Vous avez entendu ces mots contraires qui se réunissent ?
- un enfant, un petit être humain, va naître - il sera Fils du Très-Haut.
- il sera de la famille, de la race de David, dans la généalogie humaine de cette tribu - et il sera appelé Fils de Dieu.
- David et Jacob, ses grands ancêtres, sont morts - mais lui, il règnera pour toujours
Humain, et Dieu en même temps.

Première audace, donc - de la part de Dieu : comment est-il possible que soit comblé cet abîme qu’il y a entre l’humain et Dieu, le monde des hommes et le monde de Dieu? Un homme de notre terre humaine qui dira Je suis le Fils de Dieu ? Nous sommes trop habitués. Or c’est impensable, et même blasphématoire pour certaines religions.

Et, deuxième audace, de la part de Marie, accepter que par elle, grâce à elle, soient traversées les immensités qu’il y a entre le Dieu très-haut, le Père, et la terre humaine, pour que le Fils de Dieu vienne mener une existence humaine, devienne chair et commence une vie d’homme. A cela aussi elle ose dire Oui.

Seule une servante pouvait avoir une telle audace ! Elle dit ce oui bouleversant, parce qu’elle est servante. Elle est de service. Au service de cette aventure où un Dieu humain se présente sur le calendrier de l’histoire. Simple servante, dont on ne parle que 7 ou 8 fois dans les évangiles. Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole.

Audace, et service.
Deux mots-clés qui ainsi disent le mystère de Marie. Pour nous aussi…
L’événement de l’an 30, nous le fêtons en décembre 2014 ! Le Jésus d’aujourd’hui, c’est le Jésus de la Résurrection, le Jésus vivant, le Jésus de l’Eglise, celui qui envoie en mission. Notre Eglise d’aujourd’hui a besoin d’audace et de service ! Sois sans crainte : l’Ange nous dit la même chose...

Audace… (sois sans crainte)
… oui, car nous ne sommes plus dans un pays de chrétienté, où la foi allait de soi. On pouvait être chrétien sans le savoir. On ne peut plus aujourd’hui être chrétien sans le savoir. Sans dire JE. Creuser sa foi, dire sa foi, vivre sa foi, partager sa foi, ça ne va pas de soi…

Service… (servante)
… oui, prier en famille devant la crèche familiale, s’inviter à une Maison d’évangile, participer à un Dimanche Parole en Fête ou aux Graines de Parole - ce sont de petites choses…, des services que nous nous rendons les uns aux autres… C’est rendre service à la société d’aujourd’hui que de ne pas se laisser emprisonner par le poids du « avoir ceci », « avoir cela » - « avoir la même chose que l’autre ou que tous les autres ». Comme aussi se laisser guider par tous ces appels au partage, au don de soi, à cette fraternité que Jésus mettra au cœur de sa Bonne Nouvelle.


Pierre NEVEJANS


















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Dimanche 14 décembre 2014, 4ème dimanche de l’Avent, 
année B
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De Jean à Jésus, la Grande Histoire du Salut
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Dans une course de relais
on se passe le témoin, le bâton qui prouve - qui témoigne - que le passage s’est bien fait du 1er au 2ème… Aujourd’hui, on assiste au passage du relais de Jean-Baptiste à Jésus.

Passer le relais… C’est fréquent… chaque jour…
les parents : relais de l’éducation et de l’apprentissage de la vie pour leurs enfants ;
les enseignants : relais d’un savoir ;
les entreprises qui accueillent des stagiaires en apprentissage : relais du savoir-faire.
les entraîneurs de foot, les animateurs de yoga…
un délégué du personnel, un délégué de classe…
Dans la grande histoire de Dieu et de l’humanité, JB est à la jointure, il est le passeur du témoin. Et ça veut dire quoi ?

JB, un témoin… Un relais…

- Relais de qui ?
« Non, le Messie ce n’est pas moi. Le Messie, le voici : je ne suis même pas digne de lui dénouer la courroie de ses sandales. Je suis seulement la voix qui crie dans le désert pour dire : ‘le voici.’ »
- Relais pour qui ?
Jean avait une équipe de disciples autour de lui ; quand il verra arriver Jésus, il dira à ses disciples :
« Non, ce n’est pas moi, c’est lui. Ma mission est terminée. Vous me quittez. Vous devenez les disciples de Jésus, et non plus les miens. Je lui passe le relais. Suivez-le » Extraordinaire, l’humilité de Jean…
- Relais pour quoi ?
Pour une alliance nouvelle : dans la 1ère Alliance, on sacrifiait brebis et agneaux au Temple. Désormais, c’est Lui, que JB désigne, c’est lui, l’Agneau de Dieu, qui mourra sur une croix.
- Relais, mais quel signe ? « Je baptise dans l’eau. Lui, il vous baptisera dans l’Esprit-Saint… »
Les derniers baptêmes de l’AT, ce sont les baptêmes faits par Jean, pour le pardon des péchés
Le premier baptême du NT…, ce sera le baptême de Jésus. Prototype de nos baptêmes, le baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain : c’est notre baptême, dans la famille du Père, du Fils et de l’Esprit.

Etre des témoins, des passeurs de relais.
On est baptisé pour être des annonceurs, des relais de la Bonne Nouvelle… Pas facile. 
Un M. qui fait le caté en 6ème me disait : Je me sens gêné pour parler de l’évangile… Non par peur de dire des bêtises, mais par l’énormité de mon rôleEst-ce que l’évangile va naître et grandir chez ce jeune de CE2 ou de 6ème ? 
Cet autre M. qui disait, dans une rencontre : ‘C’est en venant avec mes enfants à des Graines de Parole, à des Dimanche Parole en Fête, que je me suis remis à pratiquer…’ Une dame reconnaissait que depuis sa profession de foi son évangile était rangé dans un tiroir ; elle l’avait ouvert à nouveau… en étant invitée, 15 ans plus tard, à venir à une Maison d’Evangile, et elle l’avait relu, et elle l’avait relu avec d’autres, pour échanger, partager… Notre baptême n’est pas un vaccin religieux, c’est une mission qui nous est donnée : on est baptisé pour être des témoins, auprès des non-baptisés, et aussi auprès de ceux qui ont oublié leur baptême. Ne ratons pas les occasions de répondre ‘Présents’ ! et surtout, évitons de perdre ou de laisser tomber le relais de l’annonce et du témoignage…


Pierre Nevejans

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Dimanche 26 octobre 2014.  30ème  dimanche ordinaire, année A
Achicourt Saint-Vaast
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DIEU EST MON PROCHAIN…
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Un piège - un de plus ! - pour mettre Jésus à l’épreuve. Le pauvre ! Il est sommé de dire le plus important des 613 commandements de la loi … Dira-t-il ‘il faut bien laver les plats avant les repas’ ou ‘payer le juste salaire’ ? ‘ne pas faire plus de mille pas le jour du sabbat’ ou ‘ne pas mentir devant le tribunal’ ?

Souvenez-vous des examens de conscience d’il y a quelques dizaines d’années… : « dire des gros mots ou ne pas aller à la messe le dimanche…, manger de la viande le vendredi ou ne pas rendre service… »

au cœur de la Loi
Jésus va répondre là où on ne l’attend pas : Dieu et le prochain
Jésus revient à la source, à l’Exode, au Sinaï, au Décalogue. Décalogue veut dire 10 paroles, ça ne veut pas dire 10 commandements. La première parole de la montagne du Sinaï n’est pas un commandement, c’est une déclaration, c’est ne révélation : c’est moi, ton Dieu, qui t’ai libéré de l’esclavage, qui t’ai fait sortir d’Egypte. Alors viennent les autres paroles, qui sont la réponse qu’il attend, qui va de soi : il ne peut en être autrement : « tu n’auras pas d’autres dieux que moi, tu refuseras les dieux des peuples païens. Et tu ne pourras pas vivre n’importe comment, si je suis ton Dieu. Tu ne peux pas tuer, tu ne peux pas voler, tu ne peux pas saboter ton mariage, et tu réserves donc ton sabbat à ton Dieu… » Et nous avons entendu, en 1ère lecture, d’autres mots de l’Exode : « tu ne peux pas maltraiter l’immigré, tu l’as été toi-même ; tu ne peux avoir des taux usuraires pour celui qui t’emprunte de l’argent. » On n’est pas dans une relation autorité/obéissance, mais dans un pacte - une ALLIANCE, avec déclaration d’amour, et réponse d’amour, et même double réponse : aimer Dieu, aimer son prochain. Les deux ne font qu’un.

un Dieu qui s’est fait humain et prochain
Jésus revient à la source, le coeur de Dieu. Alors il pourra déclarer : je suis venu accomplir la loi. Il propose un dépassement prodigieux de l’Alliance première… Accomplir la loi, c’est la porter à son point culminant, un point qu’aucune religion n’a pu imaginer : le Dieu qu’il faut aimer est un Dieu humain, qui s’est fait lui-même notre prochain. Il s’agit donc de ceci :
aimer un Dieu qui est devenu mon prochain,
et, en même temps, 
aimer mon prochain qui a le visage de Dieu.… 
« Aimez-vous comme je vous ai aimés ». Ou bien : « J’avais faim, tu m’as donné à manger » : plus encore qu’au Sinaï, les deux commandements n’en font plus qu’un.

Si vous voulez, les deux bras de la croix peuvent traduire 
la dimension verticale : ‘Croix dressée entre ciel et terre’ (dans une prière eucharistique),
la dimension horizontale : ‘rassemble tous nos frères à l’ombre de tes grands bras’
La prière qui irrigue la vie. Et la vie qui devient prière.


Pierre Névejans
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DIMANCHE 19 0CTOBRE 2014             29ème dimanche ordinaire. Année A
      Saint-Christophe, Saint Sauveur
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L’Empire et le Royaume.  César et Dieu…
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Un piège
Depuis plusieurs dimanches, l’évangile raconte les crises qui naissent entre Jésus et des gens des hautes sphères de Jérusalem : des pièges, que Jésus déjoue, et cela accélère la machinerie de sa condamnation et de sa mort.
Ici, un traquenard politique. Dans ce pays occupé par les Romains :
- voici des Pharisiens : des résistants à l’occupant.
- voilà des partisans d’Hérode, roi fantoche, soumis à Pilate, délégué de l’empereur : des collaborateurs.
Alors, la question est posée pour perdre Jésus : 
- payer l’impôt, c’est collaborer. Donc condamné par le Temple.
- faire la grève de l’impôt, c’est s’opposer. Donc condamné par les occupants.
Jésus est piégé. Pharisiens et Hérodiens sont en désaccord entre eux, mais d’accord contre lui ! Il sera collaborateur, ou résistant. Il n’en sortira pas.

César = Dieu ?
Or Jésus n’est pas un chef de parti. Il déplace la question. On veut le piéger sur le politique. Il répond sur le religieux. Il ne répond pas : oui, payez ou non, refusez… Il répond par Dieu et César… Que vient faire Dieu ici ? Jésus se défile ? Il répond à côté ? Il renvoie dos à dos Dieu et César. Et pourquoi ses ennemis quittent-ils le terrain, tout ébahis ? C’est qu’on a eu le son, mais il nous manque l’image : la pièce de monnaie porte une effigie, César - en l’an 30, c’est Tibère. Et une inscription, Divin César. Divi Caesaris. L’empereur est de race divine. On se prosterne devant son buste et on encense son image. Des chrétiens, à Rome, mourront d’avoir refusé le culte de l’empereur.

Dieu seul est Dieu
Jésus fait donc entrer Dieu dans le débat : « Vous avez dans vos poches une monnaie qui fait de César un dieu ! Allons ! Vous n’avez qu’un Dieu. César n’est pas Dieu… Rendez à César ce que lui doit tout citoyen, - et à Dieu votre vie de peuple de Dieu, et votre fidélité. Revenez à l’essentiel, au cœur de votre foi. Refusez les faux dieux. L’argent que vous avez, et vos richesses, votre pouvoir politique ou religieux, ce que vous possédez, vote savoir, ce ne sont pas des dieux : n’en soyez ni les adorateurs, ni les esclaves…. » Et on pourrait aujourd’hui ajouter : révoltez-vous contre vos faux dieux : smart phones, tiercés, Française des jeux, l’art du paraître…

Pays de Dieu et pays de César : nous sommes des deux pays. Dieu nous demande non de nous exiler, mais d’aimer et de servir le monde pour qu’il devienne Royaume… B. Podvin, porte-parole des évêques de France, commente cet évangile : ‘Rien de ce qui est humain n’est indifférent à l’évangile ni à notre coeur de croyant : toute la vie humaine, la vie naissante, éducative, familiale, la vie souffrante et finissante, l’argent, la vie sociale, culturelle, économique. Le croyant s’exprime et agit en citoyen responsable, en serviteur des hommes. Aucun de nos choix n’est neutre. Chacun a en charge une portion du progrès du monde, en famille, en école, en profession…

Lire l’évangile et interroger notre vie.
Lire notre vie et interroger l’évangile :
un aller-retour indispensable.

Comme disait un évêque dans les années du Concile : 
« Le chrétien ne vit pas une autre vie que la vie ordinaire, il vit autrement la vie ordinaire. » C’est le secret de l’évangile.


Pierre Névejans


DIMANCHE 12 0CTOBRE 2014     28ème dimanche ordinaire, année A
      Héninel, Mory
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UN DIEU UNIVERSEL, UNE ROYAUME UNIVERSEL

… Alors les pharisiens s’en allèrent et tinrent conseil sur la façon de l’arrêter…
Voilà la phrase qui vient juste après la parabole… Dommage, elle n’est pas dans le texte lu, tel qu’il est découpé !…

l’histoire du peuple d’Israël et de ses prophètes
Car Jésus a vexé ces messieurs ! Un roi qui offre un dîner lors des noces de son fils, et qui envoie donc des serviteurs, deux fois, pour transmettre l’invitation.... Refus, excuses, dérobades (j’ai mieux à faire !), coups, maltraitances, et meurtres ! Les auditeurs de Jésus, vers l’année 30 - chefs des prêtres, pharisiens - comprennent : Jésus parle des prophètes que le peuple juif, prêtres, pharisiens ont maltraités, et mis à mort, parce qu’ils dérangeaient les habitudes et nuisaient ainsi à leur autorité. Jésus leur rappelle leur passé ! Cela ne leur plaît pas !

invités à la table du Fils, Jésus 
Bien plus grave, c’est à la table du FILS, aux noces du Fils, qu’ils disent non. Les auditeurs de Jésus comprennent. Ils savent le complot qui se trame contre Jésus et sont prêts à y participer, à donner un coup de main, et à être les assassins de ce Fils de la parabole, au lieu de venir à la table de ses noces…

TOUS invités
Cette parabole récapitule, comme en filigrane, le discours de Pierre au matin de la Pentecôte : - le peuple d’Israël - Jésus refusé et rejeté - l’Eglise : l’Eglise où les païens (ceux des périphéries…) trouvent place autant que les Juifs. Une parabole de crise. Car crise il y a, quand Matthieu écrit. Les juifs devenus chrétiens refusent que des païens deviennent chrétiens sans passer par les prescriptions juives. Or le Royaume est pour toute l’humanité, sans places réservées !

NOUS aussi
De fait les invités n’ont rien fait pour être invités : ni mérite, ni passe-droit, ni faire-valoir, pas de place d’honneur… Tout est générosité et gratuité. Nous sommes invités au Royaume, nous sommes invités à la Bonne Nouvelle. Nous sommes des pauvres, recevant un cadeau. La Bonne Nouvelle, elle devrait nous atteindre comme une surprise, comme quelque chose de surprenant…. La Parole que nous recevons, le Pain que nous recevons : gestes gratuits de Dieu. Comme le Geste de Noël, le Geste du matin de Pâques.

invités…, invitants…,
Alors, l’invitation reçue, transmettons-la aussi…Le Royaume est parmi nous…Dans Bonnes Nouvelles, il y a beaucoup d’échos de présences d’amour et de service (c’est cela, le Royaume) : vie associative, vie municipale, services de proximité et d’éducation ; il y a en aussi en ce début d’année le rappel de l’annonce urgente de la Bonne Nouvelle : ainsi, faire signe à des amis, des voisins, qu’ils n’oublient pas les débuts du caté ; inviter autour de soi, à nos maisons d’évangile. Nous sommes à la fois ceux qui sont invités et ceux qui invitent - ceux qui reçoivent la BN et ceux qui l’annoncent. Cf. la 1ère lecture, Isaïe

              Pierre Névejans
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(*) … Je rêve que, un jour, sur les collines de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité…
Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau, mais à leur caractère…
Je rêve que, un jour, en Alabama, où le racisme est vicieux, les petits garçons et les petites filles noirs, les petits garçons et les petites filles blancs, pourront tous se prendre par la main comme frères et sœurs…
… quand la cloche de la liberté pourra sonner, nous pourrons hâter la venue du jour où tous les enfants du Bon Dieu, les Noirs et les Blancs, les Juifs et les Gentils, les catholiques et les protestants, pourront se tenir par la main et chanter les paroles du vieux ‘spiritual’ noir : 
« Libres enfin ! Merci, Dieu tout-puissant, nous voilà libres enfin ! ».


              Martin-Luther King, 28 août 1963

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28 sept 2014 – 26ème  dim T O  A
un Père avait 2 fils

A la suite de la rentrée des caté  dans la paroisse, voici le temps de la relance pour les équipes de mouvements, de services et de maisons d’évangile : se pose alors la  question d’inviter ou pas un nouveau membre dans l’équipe : mais qui inviter ?  des noms  sont évoqués : « Oh non, pas lui  il va refuser »,  « Oh non pas elle, de  toutes façons, elle a tellement de travail » et on passe  …
Cette attitude me fait penser à une  famille où il y avait 2 filles  proches en âge : la maman comme le papa d’ailleurs avait l’habitude d’interpeller l’aînée pour n’importe quel service :
« au  moins elle, elle dira Oui et elle le fera »
Mes amis, je donne ces petits exemples pour bien faire  comprendre l’attitude de notre Dieu : dans cet évangile, il se  compare à un Père de famille ayant 2 fils : il demande à l'un : « va travailler à ma vigne » le fils lui dit Oui mais il n’y va pas - le Père demande à l’autre qui commence par dire « Non » mais qui, ayant réfléchi se décide à y aller !
Quand nous  lisons une telle page d’évangile, nous sommes tentés de commenter surtout l’attitude des 2 fils - or ce qui m’accroche personnellement,  c’est l’attitude du Père : Il appelle l’un et l’autre en sachant  très bien comment sont ses 2 fils et que l’un  risque de lui dire Non ! mais Il appelle quand même, il fait confiance !
Pour notre part,  nous sommes bien plus calculateurs  quand nous appelons : « oh lui, ce n’est pas la peine d’insister, Il ne voudra pas » , « Elle, n’en parlons pas, elle parle beaucoup,  mais ne fait rien » ! pourquoi poser de tels jugements à priori ? osons  faire comme le Seigneur :
 Il propose et l’homme est mis devant sa liberté !
Rappellez vous la parabole du semeur : Le semeur jette du grain  sur la route, le bord du chemin, dans un terrain plein de  ronces et aussi dans la  bonne terre ;
Certains diront à juste titre : ce semeur est un très mauvais paysan et il aura raison car ce semeur gaspille le grain mais cette parabole insiste là sur l’appel gratuit de Dieu : Il sème la Parole, elle donnera du fruit selon la réponse libre que l’homme lui fait !
Au début d’une année scolaire, l’enseignant découvre ses élèves : si très vite il met une étiquette sur l’un,  sur l’autre, celui ci est bon élève, celui là ne fait rien »  alors il s’interdit de les voir évoluer  .
De même pour la catéchiste ou l’animatrice en aumônerie : qui sait ? ce garçon apparemment chahuteur sera peut être le meilleur pour interpeller les autres et mettre de l’ambiance dans le  groupe, cette fille qui n’aime pas l’école parce qu’elle n’y réussit pas, trouvera peut être une orientation qui va l’épanouir : quand on regarde les autres comme des bons à rien, on ne les aime pas !
Pour notre Dieu, nous sommes tous des bons à plus : et c’est pourquoi, il nous appelle tous : « Va travailler à ma  vigne » : dans un premier temps, nous  dirons Non, et puis ayant réfléchi et par amour nous  dirons oui !
A l’expérience je constate que l’on a toujours du temps pour ce que l'on aime !
Alors puissions- nous vraiment aimer Jésus et mettre nos pas dans ses pas :

 Oui Seigneur, appelle moi et fais moi la grâce de te dire Oui                            
abbé Gabriel Berthe 

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Dimanche 21 septembre 2014. 25ème dimanche ordinaire, année A
     Saint-Sauveur
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Temps de travail et salaire… Gratuité de Dieu et fraternité

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des ouvriers qui calculent…
Bien curieuse, cette grille des salaires utilisée par le maître du domaine ! On comprend les mécontentements et les récriminations des courageux qui ont pointé à la première heure… On devine aussi le mécontentement de ceux qui écoutent une telle histoire. Rien pour la durée du temps de travail, rien pour la pénibilité de la journée, pas un centime de plus pour les premiers, pas d’heures supplémentaires, même pas de RTT, et un syndicat qui ne se remue pas ! C’est ce que vise Jésus : choquer, scandaliser. Il réussit. C’est son habitude. La femme pécheresse qui se repent est félicitée par Jésus, plus que le pharisien qui respecte à fond la loi de Moïse. Le fils qui a tout gaspillé reçoit un accueil qui met en colère le frère aîné, lui qui n’a jamais ménagé sa sueur ni sa peine au service du père. C’est le portrait de Dieu…

un Maître qui ne calcule pas…
« Mes pensées ne sont pas vos pensées » : ce sont des paroles prêtées à Dieu dans la première lecture. Car pour déchiffrer cette histoire du même salaire pour tous, il faut avoir les bonnes lunettes, et y voir tout autre chose qu’une injustice : il faut y voir la pure bonté du maître - et la gratuité de Dieu. Jésus ne donne pas une leçon d’économie sociale. Le maître ne doit rien. La pièce d’argent (gratuite, comme la grâce) reçue par tous ne représente pas une quantité mesurable, mais un DON de Dieu. Dieu ne doit rien. Nous ne méritons pas d’être aimés. C’est Dieu qui aime, en tout premier, et chacun de même façon, divine. Notre travail de croyant, notre engagement chrétien, notre générosité sont une réponse à cet amour, et non un devoir accompli contre récompense ou salaire… Notre façon d’éduquer, nos services rendus, le don de notre temps, notre capacité de partager : autant d’occasions, à la 1ère heure ou à la dernière heure, de nous faire embaucher. Loin de vivre selon la loi du minimum (« de toute façon, on a la même récompense »), nous voici invités à aimer à la mesure de l’amour de Dieu qui, selon saint Paul, dépasse toute mesure.

des frères ensemble au travail
Il y a ce reproche : « Ton œil est mauvais, parce que je suis bon ? » Il pourrait poursuivre : « Tu es jaloux, et tu camoufles ta jalousie sous des ‘c’est pas juste !’… Tu sais, je t’aime autant que le dernier, j’aime le dernier autant que toi… Ajuste ton regard à mon regard, ajuste ton cœur à mon cœur, sois généreux comme je suis généreux, ouvre tes yeux, et regarde tes collègues comme je regarde mes ouvriers. » Transposons : « regarde tes frères comme je regarde mes fils ». » Le frère aîné de la parabole a, lui aussi, un regard mauvais : il ne voit pas que, pour son cadet comme pour lui, l’amour du père est surabondant. Parabole du Père, le Père de tous, et parabole des frères. «  Soyez parfaits comme votre Père du ciel »

… on embauche !
Comme le maître de la parabole, notre Dieu embauche à toute heure pour la mission. Cinq fois dans la journée. Un peu plus dans l’espace de nos vies. Et c’est ensemble, avec des frères, chacun selon ses talents, que nous le voyons et l’entendons nous faire signe… « Allez, vous aussi… » Laissons-nous embaucher…


Pierre NEVEJANS


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DIMANCHE 14 septembre 2014
La Croix Glorieuse

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Au cœur de la foi : Mort et Résurrection…
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à Blangy-sur-Ternoise, dans la chapelle d’une maison religieuse…
Sur la croix du chœur, un Christ de majesté : manteau d’empereur - et couronne de gloire…

la croix, l’abaissement
Dans les années 30/80, la croix n’est ni gadget de mode, ni porte-bonheur, ni bijou qui coûte cher, mais un objet honteux. Surtout dans l’Empire Romain, où le culte des dieux officiels et de l’Empereur (divin) était concurrencé par cette religion venue du pays juif, annexé à l’Empire. Dans certains livres d’histoire de 6ème et de 2de , au chapitre Débuts du Christianisme, on voit une photo - un dessin, un graffiti, un tag, gravé vers 100-150 sur un monument romain : une croix - une silhouette agenouillée devant cette croix - trois mots grecs : ‘Alexandros eusébei ton théon’ = Alexandre adore son Dieu - sur la croix, non pas une silhouette humaine, mais un âne. Moquerie, dérision, humiliation. Il fallait aux chrétiens une bonne dose de courage pour honorer et adorer un symbole aussi calamiteux.
… Et ces crucifixions de chrétiens en Orient, comme des contrefaçons du Calvaire : supplice méprisant, tout juste bon pour la sous-humanité. Ce sont nos frères…
Dans la deuxième lecture, St Paul,  en sept mots, décrit ainsi la descente vers l’abîme du chemin de Jésus :
- il ne revendique pas son rang de Dieu - serviteur - semblable aux hommes - s’est abaissé - devient obéissant - jusqu’à la mort - la mort de la croix

croix et résurrection
Il fallait à Paul une rude conviction pour affirmer : « je mets toute ma fierté dans la croix de Jésus-Christ »
La croix ne s’arrête pas à la croix, le vendredi ne s’arête pas au vendredi.
Il y a ce retournement de la mort à la vie. Du vendredi au dimanche.
…   Ainsi Jésus :
- Il connaît la désolation de la mort : « Mon Dieu, mon Dieu…, tu m’as abandonné. »
- Non pas mort subie, mais vie donnée : « Père, je remets ma vie entre tes mains. »
…   Ainsi, de même, les disciples :
- passage de la lâcheté et du doute le jeudi soir - à une foi qui rayonne au matin de Pâques
- passage du désespoir sur la route d’Emmaüs -  à l’espérance qui lors du repas jaillit de la rencontre 
- passage de la dispersion et de la solitude après le repas du jeudi - au repas partagé sur les bords du lac
La Gloire célébrée aujourd’hui, c’est la vie débordante qui surgit de la Croix.

chemin de croix, chemin de vie
Celui qui veut venir à ma suite, qu’il prenne sa croix, 
qu’il me suive’
La proposition de Jésus n’est pas très démagogique : y aura-il des candidats ?... Or Jésus ne demande pas d’avoir les yeux rivés sur la souffrance et la mort. Il parle de vie : à garder tout pour soi, on meurt, on rate sa vie - mais celui qui perd sa vie, qui la donne comme lui, il aura la vie, une vie prodigieusement riche. Question de choix - de vie ou de mort.

des choix du côté de la vie
- faire des choix qui nous coûtent, prendre de la distance avec ce que nous possédons, savoir donner : argent, temps, compétences, tels ou tels bonheurs : où se situe l’essentiel pour nous ?...
- prendre des engagements, se laisser mobiliser sur tel terrain de notre monde, se faire serviteur
- surmonter des catastrophes ou des malheurs qui nous arrivent…
- affronter la maladie ou les déboires du vieillissement…
- se trouver, comme chrétiens, en déphasage par rapport aux autres - et cela est parfois cruel quand c’est en famille, ou avec des amis…


Pierre NEVEJANS











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Dimanche 7 Sept  2014  23 me  T O  année A


Cette semaine, un fait divers a éclipsé  toutes les nouvelles des pays en guerre ou  les événements de la rentrée scolaire : Je veux parler de la sortie en librairie d’un livre qui fait scandale. Edité en 200 milles exemplaires, il a été épuisé en quelques heures ! Que raconte ce livre ? Une femme s’est cru aimée pendant des années et elle a été congédiée par son amant : Un fait si ordinaire à notre époque ! Mais l’histoire serait banale si elle ne concernait  pas des personnages très en vue de la  société française…. Et les lecteurs raffolent de ces histoires là : le scandale, çà fait toujours vendre ! 
Que faut-il en penser ? Une telle histoire n’est drôle que si elle concerne les autres, que si elle salit les autres. Qui aimerait  être déshonoré ainsi sur la place publique ?. 
L’évangile nous dit : « ce que tu ne veux pas que les autres te fassent à toi, ne le fais pas toi-même aux autres » ou encore l’apôtre St Paul : « Ne soyez en dette avec personne, sauf de l’amour mutuel » et dans la lettre aux chrétiens de Corinthe , St Paul écrit : « l’amour est patient, l’amour est serviable, l’amour ne se réjouit pas de ce qui mal chez l’autre » 
Voyez ce qui se passe dans les couples qui s’aiment : chacun cherche à minimiser les défauts de l’autre ou ses faiblesses physiques : ainsi une femme ayant un mari alcoolique va le rechercher chaque soir sur son lieu de travail pour qu’il  ne s’attarde pas sur le chemin du retour. 
De même cet homme dont la femme est atteinte de la maladie d’Alzheimer : quelle patience, quelle attention de tous les jours. ! 
Ou encore cette épouse qui accompagne partout son mari devenu aveugle : quelle délicatesse ! 
Avec ces histoires là, ces belles histoires d’amour on ne fera jamais un film à succès ou on ne pourra pas éditer un livre à 200.000  exemplaires. 
Qu’il y aient  des personnes qui ne vivent pas selon leur dignité d’homme, de femme ou de chrétien, ceci est de l’ordre de la faiblesse humaine : dans les communautés chrétiennes, il y a des situations d’envies,  de jalousies ou de rejet de l’autre : cela fait mal et nous devons réagir, comme nous le demande l’évangile,  par la correction fraternelle  avec tact et délicatesse en vue d’un mieux vivre ensemble entre chrétiens : Ecoutons ce que nous dit l’évangile d’aujourd’hui : « si ton frère a péché, va le trouver seul à seul, s’il ne change pas, va le trouver avec deux ou trois personnes, et si rien ne change, va en parler à la communauté Eglise » ce qui revient à dire, n’étale pas ce qui ne va pas sur la place publique car cela ne fait de bien à personne. 
«  Tu aimeras ton prochain comme toi-même » voilà la règle d’or de l’amour fraternel. 
Au début de cette année pastorale, mon souhait le plus cher  serait que le petit livre « évangile » soit un succès de librairie, ainsi Jésus serait connu par des milliers d’adultes, d’enfants et de jeunes de par le monde : même dans nos quartiers, dans nos écoles, dans nos familles, on verrait la différence : il serait plus facile de se respecter , de vivre ensemble différents et de s’enrichir de ces différences. 
Aussi n’hésitons pas à parler de Jésus autour de nous, osons proposer le chemin du caté dans les familles ayant de jeunes enfants. La parole de Dieu n’est pas une école de la délation mais un chemin de bonheur : Alors oui, une bonne nouvelle comme celle là, çà se partage.         

                                                                                                                                    Abbé Gabriel Berthe

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Dimanche 24 août 2014       21ème dimanche ordinaire, année A
Lagnicourt et Guémappe
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Qui est Jésus pour toi ?
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Si un micro trottoir demandait ‘qui est Jésus selon vous ?’ que pensez-vous de lui ?’, on aurait x réponses : un fondateur de religion, un prophète, comme Moïse ou Mahomet, l’homme d’une grande morale humaine, un homme de bien, un témoin de l’amour de Dieu, le Fils de Dieu… Jésus fait un sondage de ce genre. Et les réponses qui arrivent disent que Jésus est un continuateur, venu poursuivre la mission de l’un de ceux qui sont venus avant : Elie, J-B, un des prophètes…

Toi, que dis-tu de moi?...
Alors Jésus les prend à contre-pied : Et vous ? Personnellement que dites-vous ? Impossible de se réfugier dans l’anonymat du on : on pense que…, on dit que… Non, chacun, en disant JE, que dis-tu ? qui suis-je ? Il faut dire JE… En effet, croire est un choix, une décision personnelle. On va dire ensemble la profession de foi de l’Eglise, mais en disant JE. Je me compromets, en disant JE. C’est un choix !

Jésus, l’inattendu
Pierre apporte la réponse stupéfiante. Jésus monte vers Jérusalem, vers sa Passion ; et Pierre répond avec des mots qui n’auront cours qu’après la résurrection. Jésus le félicite, mais parce qu’il a ouvert son cœur au secret du Père, qui lui a parlé : la réponse vient de quelqu’un d’autre… Réponse inédite, révolutionnaire : Jésus n’est pas un continuateur, mais un novateur. Pierre dit à Jésus : Jésus, tu es le Christ (ou le Messie) : c’est un nom nouveau. De même, Jésus donne à Simon, fils de Ionas, un nom nouveau : Pierre.

Eglise, peuple de croyants
Un nom nouveau, c’est un signe : Pierre devient le chef de file de l’Eglise, et l’Eglise, Peuple de Dieu, est tout entière le témoin de la BN. Ce mot Pierre, au sens de Roc, est réutilisé par saint Pierre, dans une lettre : ‘Jésus est la pierre vivante, et vous, vous êtes les pierres vivantes de la Maison où habite l’Esprit Saint’. C’est toute l’Eglise, peuple de baptisés, vivante, qui dit la Parole de Dieu pour notre temps. Pierre reçoit les clés, le pouvoir de lier et de délier, cad d’accueillir dans l’Eglise ceux qui disent JE crois en JC, mort et ressuscité. Une Eglise qui reste connectée au Christ, pour que, par ses paroles et par ses gestes, elle montre que Jésus, le Ressuscité, est là, tout proche…

quels mots pour le dire ?
Qui dites-vous que je suis ?... Dire sa foi, partager sa foi, ce n’est pas un petit plus, un petit supplément de l’acte de croire. Je crois, et je le dis, avec des mots humains : je crois, et en qui, et pourquoi, et ce que ça change dans ma vie, et ce que ça peut changer dans la vie du monde… C’est un long apprentissage ! Il y a bien des lieux, des mini-Eglises, où le croire peut se partager, se dire, se questionner… : les relais des 3-7 ans, Graine de Parole, Parole en Fête. ACE, MEJ, caté, aumônerie… Ce qui est frappant, aux JMJ, ou aux pélés de jeunes, c’est la rencontre entre jeunes croyants et d’autres qui s’interrogent - ou qui sont aux marges de la foi. Comme dans une immense caisse de résonance, la Parole de Dieu peut se répercuter de l’un à l’autre… De même en famille, ou entre amis, ou dans des maisons d’évangile… Que dites-vous de moi ? La question nous est posée… Pierre nous souffle la réponse.

Pierre NEVEJANS


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Dimanche 17 août 2014           20ème dimanche ord, année A
Tilloy
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Bonne Nouvelle - universelle
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le scénario d’une guérison demandée et obtenue…
On peut imaginer un bon dessinateur transcrire en BD le petit dialogue entre J. et la Cananéenne, qui précède la guérison de cette enfant… Quatre temps, et, pour chacun, deux moments :
 - 1er temps :   la femme crie sa demande.
Réponse :    silence
 - 2ème temps : la même demande, qui vient des disciples ! (pour avoir la paix, car elle les ennuie !)
Réponse :    ‘ je suis venu pour Israël - pas pour les étrangers’.
 - 3ème temps : elle se prosterne devant Jésus, et renouvelle sa demande.
Réponse :    ‘les petits chiens ne mangent pas le plat des enfants…’
 - 4ème temps : renouvelle sa demande, avec humour : … ‘mais les petits chiens mangent les miettes’.
Réponse :     il admire. Il guérit.

des frontières à franchir
Jésus met à l’épreuve la foi de cette étrangère, païenne, donc doublement exclue. Et surtout, il met à l’épreuve les certitudes des Juifs, et des disciples. Car en l’an 30, et quand Matthieu, vers 70, écrit ce récit, les Juifs devenus chrétiens gardent l’arrogance de leur statut de peuple choisi, supérieur aux païens… Pour devenir chrétien, il faut passer par la religion juive, et les rites des juifs, circoncision, aliments purifiés, la synagogue, le sabbat…
Alors Jésus ‘fait semblant’ d’aller dans le sens des bien-pensants, refuse d’écouter la femme, et décrète qu’elle n’a pas droit au geste de Dieu. Les disciples doivent être contents en eux-mêmes. Jésus a bien raison ! Il pense comme eux !
Mais Jésus leur a fait un croche-pied : ils ont tout faux !
- il guérit l’enfant : cette femme n’est pas une importune. Jésus écoute une maman qui aime son enfant ;
- et de plus il admire sa foi et son courage, car elle a franchi des préjugés pour venir vers lui ! 
Et Jésus, quant à lui, en passant la frontière d’un pays étranger, a passé une autre frontière : une frontière religieuse, installée par les Juifs entre les païens et eux-mêmes ! Les Pharisiens s’en souviendront.

la mission universelle de l’Eglise
Les frontières aujourd’hui ne sont pas lointaines ; les périphéries dont parle le pape François sont toutes proches : elles sont chez nous ! Notre monde est païen. Combien de non-baptisés ? Combien de baptisés ignorent un baptême qui ne les a jamais engagés à rien, un baptême lointain, perdu dans la nuit ?… Et combien d’enfants baptisés n’ont jamais entendu la moindre allusion à l’évangile ou à Dieu, avant de venir au caté ? Et combien n’y sont pas envoyés ? La catéchèse aujourd’hui s’adresse à des enfants qui sont minoritairement chrétiens, peu soutenus et peu entourés, qui respirent chaque jour un air païen… Alors, les accompagner, vivre avec eux des Graine de parole, des Parole en Fête, prier avec eux, parler, c’est irremplaçable… Nous sommes des baptisés envoyés dans un monde qui n’est plus un monde chrétien. Allez, dans le monde entier. C’est urgent. Et n’hésitons pas non plus à nous évangéliser nous-mêmes, en maisons d’évangile, par des lectures et des émissions, car il y a du païen en chacun de nous… L’évangile ne nous parle que si, à plusieurs, on le fait parler. L’évangile est parole : c’est fait pour circuler, s’échanger, et se partager…


Pierre NEVEJANS

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Dimanche 10 août 2014 _ 19ème dimanche ordinaire, an A
  Fontaine les Croisilles, Mercatel
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PLUS GRAND QUE LA MORT…
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Peut-être sommes-nous mal à l’aise devant des récits comme ceux de la tempête apaisée ou du pain multiplié... Matthieu écrit pour des chrétiens très minoritaires, dispersés, critiqués, et alors il leur rappelle la présence du Ressuscité au milieu d’eux : Jésus qui marche sur les eaux, c’est Celui qui les arrache à leurs peurs et à leur désarroi… C’est une profession de foi. Ce récit de la marche sur les eaux n’est pas un scénario fantastique pour fiction américaine. Il faut lire au-delà des mots, et découvrir, en filigrane, autre chose, comme dans une parabole en actes.

l’eau de la mort
Dans la Bible, la mer, ce n’est pas la plage, la baignade ou le surf, ni le tourisme, ni la mer de Ch. Trénet…. La mer immense, les flots profonds sont le lieu de tous les dangers, des tempêtes, des noyades, et des monstres marins. Le lieu de la mort et des engloutissements. Le prototype de ces engloutissements dans la mort, c’est la Mer Rouge et la noyade des Egyptiens : Moïse est sauvé. Pensez aussi au déluge où le péché est noyé dans l’eau : Noé est sauvé.

l’eau de la Résurrection
Quand Jésus marche sur l’eau, il s’affirme plus grand que la mort : il marche sur la mort, il piétine la mort, la mort sur lui n’a plus aucun pouvoir, comme dit saint Paul. Quand Matthieu écrit son évangile, il sait que son Maître, Jésus, est ressuscité. En racontant ce signe avant-coureur de la résurrection de Jésus, il dit à ses lecteurs : voyez, la mort n’a pas - et elle n’aura pas - le dernier mot avec lui.

l’eau du Baptême
Pierre, le disciple qui a suivi Jésus, veut le suivre jusqu’au bout et le rejoindre, en faisant comme lui, en marchant sur l’eau, lui aussi. Alors Jésus lui dit Viens… C’est ce qu’il fait. Mais il prend peur et commence à s’enfoncer jusqu’à risquer de boire la tasse et de se noyer. Jésus lui tend la main : il arrache Pierre aux flots, il l’arrache à la mort, il le ressuscite. L’eau du Baptême est ainsi une eau que l’on traverse en suivant Jésus-Christ, pour ressusciter avec lui et comme lui.

C’est donc une profession de foi qui s’affirme dans ce récit :
Il est ressuscité
Il nous ressuscite avec lui
Le Baptême est le sacrement de la résurrection.

une espérance qui défie la mort
Saint Pierre, c’est nous. La peur, la fragilité, le doute, c’est notre lot quotidien… On a peur de croire, on a peur d’espérer, devant un monde peu humain... Il y a ces guerres qui tuent, il y a ces pauvres corps décharnés d’enfants d’Ethiopie ou de Somalie, il y a les secousses actuelles des économies des pays riches, et nos difficultés, en famille ou en éducation, et la maladie et les solitudes, et l’apparente faiblesse de la Parole de Dieu et la petitesse du monde chrétien…, et nos propres petitesses, nos faiblesses, nos égoïsmes : c’est tout cela qui risque de nous engloutir. (Pensons aux chrétiens d’Irak : la menace d’engloutissement total…) Comme Pierre, nous doutons. Alors la main du Christ nous est tendue : ressuscité, il nous fait ressusciter nous-mêmes, et il nous dit : allez, confiance ! Le Christ nous tient la main, dans  nos épreuves, nos défaillances, nos découragements, pour que la fidélité, la ténacité, l’espérance, soient assez fortes pour nous faire tenir debout, et marcher sur nos peurs et sur nos morts.


Pierre NEVEJANS









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DIMANCHE 8 JUIN 2014
    
FÊTE DE LA PENTECÔTE. Année A
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LA PENTECÔTE, LES ACTES DES APÖTRES… JUSQU’EN 2014…
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Actes des Apôtres et évangile, 2 récits
des différences : 
-- AA : Pentecôte (50ème jour) racontée longuement, de façon grandiose, avec vacarme, tempête et flammes,
-- Evangile : deux lignes, un récit très discret, le soir de Pâques : car les deux fêtes n’en font qu’une !…
des ressemblances 
-- de chaque côté, l’Esprit, promis par Jésus : dans les Actes, une tempête, dans l’évangile, le souffle de Jésus…
-- de chaque côté, un envoi.
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un Esprit de foi
Il vous rappellera tout ce que je vous ai dit. L’Esprit nous rappelle et rajeunit en nous la parole de Jésus, il retourne la terre de notre cœur pour que la foi ne dépérisse pas au fil des années et des habitudes.… On appelle cela l’intelligence de la foi. Croire avec son cœur, oui, et avec sa raison, avec son intelligence. Notre 21ème siècle ne peut s’accommoder d’une foi naïve ou déraisonnable… Lire, maison d’évangile... Devenir croyant.

un Esprit de prière
Au Notre Père, on dira : Unis dans le même saint Esprit... On n’oserait pas appeler Dieu Père si l’Esprit ne nous y invitait. Jésus scandalisait : il parlait de son Père - il parlait à son Père de façon trop personnelle, dans une relation inconvenante en Israël. Dire TU à notre Dieu, lui parler… Seul. En famille. En maison d’évangile. En Eglise. Non pas ‘des prières’, mais entrer en conversation avec lui.

un Esprit de liberté
Enfermés depuis dix jours. La peur, la peur des Juifs, la peur de parler. Pour nous aujourd’hui la peur des parents de parler de Jésus et de l’évangile avec leur enfants, la peur de s’afficher croyant, la peur d’aller vers les périphéries. Et alors voici cette géographie époustouflante de 14 noms de peuples de la Méditerranée (traduction/géographie 2014, Iran, Irak, Libye, Russie, Arabie S., Turquie), et ce mélange de langues qui montre qu’il y a du neuf qui se passe - à l’extérieur, puisqu’ils sont sortis - et surtout au fond d’eux-mêmes ! Ils vont oser ! Libérés ! Nous avons certainement des peurs à vaincre.

un Esprit de nouveauté…
- Au Sinaï, il y a des flammes, du bruit, du tremblement de terre, et un Don d’en haut : Don d’une Loi, extérieure, le Décalogue, gravé sur des tables de pierre. Pentecôte des Juifs.
- A la Pentecôte des apôtres, on a ce même bruit et ce même décor de flammes, et un Don d’en haut : Don d’une Loi - intérieure, celle-ci - gravée dans les cœurs. Loi d’Amour. Non plus un code précis et détaillé - sur lequel Jésus s’est tant disputé, avec les Pharisiens tatillons - lorsqu’il osait y manquer… : loi du sabbat, interdiction de parler aux pécheurs, aux femmes de mauvaise vie, de toucher un lépreux, de critiquer les mœurs du Temple… Ainsi la Pentecôte est comme le Sinaï, mais elle ne répète pas le Sinaï : elle le dépasse en l’ouvrant sur des horizons illimités. Quelles nouveautés l’Esprit nous suggère-t-il ce matin ?

un Esprit d’Eglise Universelle
Pas la religion d’une nation, d’une race ou d’une tribu, mais l’Alliance de notre Dieu avec tous les peuples, tous les hommes… Une Eglise vivante, communautaire, dont les baptisés se dérangent d’une église à l’autre ; où les baptisés, comme les 1ers chrétiens, célèbrent ensemble la Parole de Dieu ; où les baptisés se provoquent et s’interpellent pour qu’elle soit présente dans le monde de ce temps. Quelle place je prends, dans mon Eglise ?...

Eglise =       appelés      +       rassemblés          +         envoyés

         Pierre NEVEJANS


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Dimanche 1er juin 2014.     7ème ordinaire. Année A
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Je ne suis plus dans le monde…
Eux, ils sont dans le monde….
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Il faut un compagnon, un proche, un intime. Car Jésus qui les a quittés leur a laissé - c’est l’évangile - ces paroles brûlantes qu’on a lues : elles sont une prière, pas un discours. Un testament d’une telle profondeur, d’une telle richesse, que seul un disciple, qqn qui l’a suivi, peut être envoyé avec confiance, pour être témoin.

un secret : l’intimité de Jésus avec son Père
D’abord, une intimité inouïe entre Jésus et son Père… A la table de ce dernier repas, il prononce des mots d’une confiance stupéfiante : Maintenant je viens à Toi…, Je T’ai glorifié sur la terre… Tout ce qui est à moi est à Toi… C’est Toi qui m’as envoyé… Jésus s’apprête à traverser la mort, à aller au-delà de la mort, et à rencontrer le Père : il annonce ainsi sa gloire de ressuscité. Jésus se retira seul pour prier : on repère souvent dans les évangiles ces minutes d’une intimité insoupçonnable, d’un amour unique entre un Père que l’on croirait lointain, et Jésus, ce Dieu humain, terrestre, de notre monde.

une mission : des disciples au service du monde
Ceux que tu m’as donnés…, ils sont dans le monde, et c’est dans ce monde que Jésus les envoie, dès lors qu’ils ont su partager son intimité. En effet, dit-il, ils ont reçu les paroles que Jésus leur a données, ils ont cru en lui ; alors, ils n’ont pas à se retirer du monde … Le monde attend tout ce programme des Béatitudes : la justice, la miséricorde, la vérité, la non-violence, la paix. Les forces du Royaume.

Une image forte dans le récit de l’Ascension : des disciples les yeux levés au Ciel où Jésus a disparu : ils se font remettre en place par deux anges, car ils ont reçu mission d’aller dans le monde entier, vers toutes les nations : les yeux levés à la verticale vers le ciel, alors qu’ils sont appelés à vivre à l’horizontale de notre terre.

Dans sa prière Jésus n’est pas seul devant son Père. Il nous prend tous avec lui en parlant, et nous entraîne ainsi…
 - ... vers le Père, que nous pouvons tutoyer, en partageant avec lui la même intimité que Jésus.
 - … vers notre monde de chaque jour : ne rêve pas ton ciel, mais fais-le, car
Ton ciel se fera sur terre avec tes bras (père Duval).


Pierre NEVEJANS

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DIMANCHE 4 MAI 2014   3ème de Pâques. Année A
        églises de Mercatel et de Ecoust-saint-Mein
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Nous connaissons Emmaüs et l’abbé Pierre ? Compagnons d’Emmaüs, d’où ça vient ? Pourquoi pas Tibériade ou Jéricho ?... La clé, elle est dans ce récit d’aujourd’hui … 

deux disciples dans la nuit 
On est au soir du dimanche, 48 heures après la mort de Jésus. Nous avons sous nos yeux une tranche de vie, sur une douzaine de km. Deux hommes découragés, désespérés. Ils ont suivi ce prophète Jésus, qui les avait séduits en annonçant un Royaume… On s’est trompé. Terminé, on rentre chez maman… Un inconnu les rejoint. Ils ne le reconnaissent pas. On admire sa discrétion. Il ne leur fait pas un discours sur la foi, sur la mort, sur la résurrection, du genre ‘Mais ne soyez pas tristes comme ça : je suis ressuscité’. Il n’esquive pas l’énorme question du mal, et de la mort, et de cette sinistre crucifixion du vendredi, il y a trois jours. Leur vie est brisée. C’est absurde. Jésus écoute, et laisse dire…

une Parole pour éclairer
Il essaie - il fait une homélie - de renouer les fils de ce qu’ils ne comprennent pas, de recoller les morceaux… Le Messie annoncé ? Pas un Messie triomphant et souverain, mais un Messie qui devait  aller jusqu’au bout de sa fidélité au Père et à ses frères… Ils écoutent, sans comprendre. L’étranger reste un étranger. Jésus n’insiste pas, il ne les force pas à croire ! Il est simple compagnon de route, comme des catéchistes, compagnons de jeunes de 6, 10, ou 15 ans…

la table de la Cène et du Pain
Ils le font entrer. Il se fait tard. C’est l’accueil, une hospitalité qui va de soi : voilà d’où vient l’Emmaüs que nous connaissons, à Labuissière, St Omer ou Boulogne. L’hiver 54, hiver terrible, l’appel de l’abbé Pierre quand des gens sont morts de froid à Paris. Un appel pour les sans-abri…

Et on se met à table : le partage du pain. Et alors quelque chose leur arrive, inattendu :
Ils le voient ; ils ne le reconnaissent pas.
Ils le reconnaissent ; ils ne le voient plus. 

nous, tels les marcheurs d’Emmaüs
Jésus, on ne le voit pas. Le Jésus ressuscité n’est pas visible. Il est présent, mais comme absent. La foi commence là. Pas confortable, pas facile ! Ceux d’Emmaüs font avec lui dix km sans le reconnaître. Croire, c’est long et lent. Les témoignages - télé ou journaux - de baptisés de Pâques évoquent une première étincelle - un ami, un temps fort à Taizé ou à des JMJ, un livre, un séjour en monastère. Mais, disent-ils, entre cette étincelle, et le ‘oui, je crois’, il y a du temps, des délais, des hésitations ; 2 ans ce n’est pas trop pour apprendre à croire, devenir croyant. Eh oui ! Nous sommes invités à devenir croyants… Nous avons des occasions de creuser notre foi, d’y être à l’aise, en échangeant avec d’autres : groupes chrétiens, revues, maisons d’évangile…

retour vers les frères
Les voilà revenant vite en sens inverse, vers la ville. Leur cœur ne peut conserver la stupéfiante nouvelle : il faut la dire aux autres !… Et nous, pourquoi ne pas faire comme nos deux amis ? Des parents qui le disent à leurs enfants. Et des parrains marraines, qui le disent à leurs filleuls… Dire sa foi, la partager : être baptisé, c’est cela…
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   Table de la Parole : en route - et nous, à l’écoute de la Parole…
 Table du Pain : dans l’auberge  - et nous dans l’eucharistie, ce soir (ou ce matin)…
  Table du frère : à Jérusalem  - pour nous : aller vers tous ceux qui nous attendent, comme témoins de la résurrection, 
porteurs de vie nouvelle, 
acteurs de vie fraternelle dans notre Monde…



     Pierre Névejans

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Pâques 2014 – St Sauveur
Baptême de six enfants

A la suite de la messe d’aujourd’hui en cette  église St Sauveur, six familles vont venir présenter leur enfant au baptême : et les parents seront appelés à proclamer la foi en Dieu Père, fils et Esprit Saint – en Jésus passé par la mort et ressuscité … 
comme les adultes baptisés dans la nuit de Pâques, ils vont affirmer :
     oui je crois que Jésus est vivant !
Pour beaucoup d’entre nous, ces mots sont devenus  d’une grande banalité car nous les avons toujours entendues ainsi …
Mais au premier matin de Pâques … imaginez la surprise : le corps de Jésus a été déposé dans un tombeau : par manque de temps en raison du sabbat, les soins n’ont pu être donnés à son corps ! Aussi dès le lendemain du sabbat, de très bonne heure, Marie Madeleine s’en vient au tombeau pour embaumer le cadavre de Jésus  tout en se demandant : « qui pourra m’aider à rouler  la pierre qui cache  l’entrée du tombeau ? »
O r quand elle arrive : la pierre  est roulée, le cadavre n’est plus là : affolée, elle se dit : « on a volé le corps » !
A qui aller le dire ? sinon aux apôtres … et Pierre et Jean l’accompagnent  pour constater l’événement : ils sont tout aussi affolés !
Pierre voit le tombeau ouvert mais vide : Il est bouleversé : qui a bien pu faire une chose pareille ? voler un cadavre !
Jean entre à son tour dans le tombeau : Il voit les bandelettes roulées à leur place.. Dès lors son cœur s’ouvre : et si c’était vrai  ce que Jésus avait annoncé ? 
« Détruisez ce temple et en 3 jours je le relèverai ! » 
   Il parlait du temple de son corps 
« Le grain de blé tombé en terre va mourir » 
mais c’est pour porter beaucoup de fruits
« Je suis la résurrection et la Vie » !
Si c’était vrai ? Que la Vie peut triompher de la mort ! !
Le cœur de Jean s’ouvre à la foi : pour Pierre, ce sera plus tard  avec la première apparition… et dès lors avec les autres apôtres, ils n’hésiteront  pas à partager cette bonne nouvelle :
 «  Le Seigneur est ressuscité ! Il est Vivant ! »
Telle est la bonne nouvelle que nous avons accueillie  et c’est pour cela  que nous sommes ici ce matin : nous sommes réunis au nom de Jésus : ce n’est pas un mort c’est un Vivant !
Nous avons écouté sa Parole, la Parole d’un vivant !
Nous allons communier à son corps, une nourriture  pour vivre !
Et nous serons envoyés  pour être signe de Joie et de Paix dans ce monde ! 
Toute notre vie prend Sens  
Accueillir des enfants au Baptême, c’est donc  leur faire une place dans l’Eglise- peuple des vivants !
Mes amis, ce matin de Pâques, notre cœur est dans la joie : au cœur de nos vies, Jésus le ressuscité est présent et à cause de cela, nous pouvons et nous devons être porteurs d’Espérance ! à certains
jours, en raison d’évènements personnels, familiaux  ou autres, il nous arrive  de passer par le doute, il nous arrive de traverser de gros nuages noirs, et même très noirs…
Mais toujours le Seigneur est là, Lumière dans notre vie 
Il éclaire notre route et nous donne d’avancer toujours plus loin.

Alléluia , Joyeuse fête de Pâques à chacune et chacun d’entre vous !



                                                                                      
Abbé  Gabriel  BERTHE 


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19 avril 2014. Veillée pascale à Saint-Sauveur
et baptême de Christine, catéchumène

« Soyez sans crainte » leur dit Jésus.
Comment ne pas avoir peur en voyant debout, vivant, Celui qu’elles avaient vu crucifié ! 
Deux jours plus tôt, elles avaient accompagné Joseph d’Arimathie et Nicodème et elles avaient vu son corps sans vie déposé dans le tombeau… 
Alors, comment croire aujourd’hui ce qu’elles voient ?
- Est-ce un fantôme ?
- Est-ce le fruit de leur imagination ?
Elles veulent l’approcher, le toucher pour accepter ce qui leur est incroyable.
Les apôtres ne sont pas venus au tombeau. Depuis l’arrestation de Jésus, ils sont désespérés… Leur ami : crucifié, comment est-ce possible… ? Comme lui au tombeau, ils sont au fond du trou. 
Et voilà que les femmes, en témoins fidèles, vont réveiller leur espérance. 
Jésus va se donner à voir à Pierre et aux autres et cet événement incroyable va bouleverser leur vie.
- Eux qui avaient choisi de fuir, voilà qu’ils vont être pleins d’audace pour affirmer Jésus vivant.
    - Eux qui ne pouvaient admettre que Jésus se fasse serviteur et choisir d’aimer jusqu’au bout, voilà qu’avec lui ils vont choisir de devenir comme lui plein d’amour pour leurs frères. 
Et voilà que la Nouvelle a été partout annoncée dans le monde.
On ne parle pas de Jésus de Nazareth au passé mais on en parle au présent. 
Oui, il est vivant, il est ressuscité, il est la vie, il est source de toute vie.
A cause de lui, des hommes, des femmes vont se rassembler en communauté. 
Ils vont choisir d’être baptisés pour devenir ensemble le peuple des enfants de Dieu.
C’est ce que nous lisons dans le livre des Actes des Apôtres : les premiers chrétiens étaient fidèles pour entendre la parole de Dieu, partager le pain de vie. Ils mettaient  leurs biens en commun et on disait d’eux « Voyez comme ils s’aiment. »
Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes demandent le baptême à l’âge adulte, pleinement conscients que Jésus est vivant et les fait vivre.
Christine est de ceux-là. Dans sa vie, elle a connu des joies, mais elle a aussi traversé de grandes épreuves. Aujourd’hui, elle veut mettre ses pas dans les pas de Jésus, convaincue qu’avec lui l’amour a le dernier mot. 
Sa démarche nous interroge, nous qui sommes de « vieux baptisés ». 
Qu’est-ce que cela change pour nous d’être baptisés ? Que Jésus soit ressuscité ? 
Nous allons le découvrir à nouveau en vivant le baptême de Christine. Les signes sont parlants.
- L’eau purifie. L’amour de Jésus, le pardon de Jésus nous libère de tout mal ; il nous rend à notre dignité d’enfants de Dieu…
- d’où le vêtement blanc.
- Le cierge allumé au cierge pascal manifeste notre foi au Christ ressuscité et notre désir de communiquer à d’autres cette lumière de la foi.
- L’huile sainte parfumée nous imprègne de l’Esprit de Jésus et donne un sens à notre mission. Le chrétien est celui qui est profondément habité par Jésus, celui qui crée la communion autour de lui et rayonne l’espérance.

Dans le tract nous demandant de réfléchir à l’avenir de l’Eglise dans le cadre du Synode paroissial, il était posé la question suivante : « Quelles qualités essentielles pour un chrétien responsable ? » Pour moi la réponse est simple : comme chrétiens, si nous sommes marqués de l’huile sainte parfumée, c’est pour mettre de l’huile dans les rouages de nos familles, de notre Eglise, de la société et pour rayonner la vie, la joie, l’espérance.

Merci à toi, Christine, de nous faire revivre notre baptême. 
Ensemble, confessons Jésus ressuscité, Jésus vainqueur de la mort et du péché.
En lui le monde n’est pas foutu, le monde a un avenir. 
En lui, l’amour a le dernier mot. En Eglise, nous en sommes les témoins. 

Abbé Gabriel Berthe



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DIMANCHE 13 AVRIL 2014.       Célébration des Rameaux
       église Saint-Sauveur
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Il sait où il va
Mystère d’une liberté. Jésus est libre. Il sait où il va. L’aveugle guéri, Lazare ressuscité, les vendeurs chassés du Temple : des gestes qui ont donné à ses ennemis, les gens du Temple et les Pharisiens, les motifs d’en finir avec lui et de le faire mourir. Ses disciples lui diront ‘ne va pas à Jérusalem….’ Il veut aller à J pour la Pâque, même si son sort y soit trou réglé. Entêtement ? Non. Mystère d’une fidélité. Nous pouvons penser aux 7 moines de T. : ils pouvaient rentrer à Alger, ou en France ; ils savaient que depuis deux ans, leur vie était en jeu. Mystère d’une fidélité à leur Dieu, à J-C, à leurs frères les Musulmans du village… Liberté absolue.

Affronter la mort
Mystère d’une folie. Nous sommes si habitués à la croix…, ornement ou monument ou bijou. Le supplice le plus horrible qui soit, la mort la plus méprisable pour les tribunaux de l’époque. Dans le livre d’histoire de 6ème et de 2des , il y a un chapitre sur les débuts du christianisme. Dans un livre, la photo d’un graffiti, sur un monument de Rome (les tags n’existaient pas !) : on voit, dessiné, un homme agenouillé devant une croix. Une inscription : Alexandre adore son Dieu. Mais sur la croix, un dessin - non pas celui d’une silhouette humaine, mais celui d’un âne. Adorer un Dieu crucifié, c’est stupide dans la religion de la Rome impériale. Les chrétiens se font moquer et ridiculiser…

La Pâque
Les femmes : elles regardent le tombeau, fermé d’une lourde pierre… Mystère d’une attente… de quoi ? comme si tout n’était pas terminé. Elles sont là dans le soir qui tombe, elles reviendront, après le sabbat, et trouveront la même pierre roulée sur le côté - comme à Lourdes, pour une 15ème station du Chemin de Croix. L’absurde du vendredi est évacué. La mort, un passage. Le Père, qui a entendu Jésus lui dire : ‘Père, je remets ma vie entre tes mains’ ne pouvait pas laisser s’engloutir dans le néant son Fils bien-aimé. Le rameau que nous emporterons n’est pas un souvenir ni un grigri, c’est le signe d’une espérance : Jésus, premier des ressuscités. S’il est ressuscité, dit st Paul, nous aussi nous ressusciterons, car il est notre frère aîné.



Pierre NEVEJANS

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Dimanche 6 avril
par le père NOYER

Cher Jésus,

Avec mes deux sœurs je tiens à te redire encore une fois toute notre reconnaissance pour ce geste que tu as eu à l’égard de notre famille. En me redonnant la vie, tu as redonné la joie à mes sœurs : elles savaient qu’elles pouvaient te demander l’impossible. Tu as vu que j’ai tenté de faire bonne figure dans la fête organisée autour de toi. Puis-je te dire que mon cœur était un peu ailleurs, pourtant. Tu m’as rendu la vie, avec les plaisirs du quotidien mais aussi avec les difficultés qui vont avec. Je me disais qu’être mort était plutôt confortable : plus de besoin, plus de souci, plus d’inquiétude. Aujourd’hui je retrouve cela et en plus avec de nouveau l’angoisse de devoir re-mourir un jour. Je ne te raconterai pas les illuminations de bonheur que certains au bord de cette frontière mystérieuse ont pu raconter. Je ne me souviens de rien et le réveil a tout effacé de ces jours où, me dit-on, j’étais mort. 

J’ajouterai encore qu’avec mes sœurs nous t’en avons d’abord voulu de ne pas te précipiter chez nous quand elles t’ont fait savoir que j’étais malade. Elles pleuraient, elles souffraient de me voir souffrir, elles priaient et toi tu semblais indifférent à notre malheur. Nous avions cru que tu n’aurais pas hésité à venir nous aider dans l’épreuve. Quand nous avions besoin de toi, tu n’étais pas là. Cela nous est apparu comme de l’ingratitude après tous les services que nous t’avions rendus lors de tes passages chez nous. Ton geste a mis fin certes à ces angoisses mais tu comprendras pourtant que nous avons un peu de mal à te pardonner cette indifférence. Nous avons vécu ces jours d’angoisse et ton absence ajoutait encore à notre douleur.

Nous n’avions pas oublié le risque que tu prenais en descendant à Béthanie, si près de Jérusalem. Les autorités religieuses et politiques y sont particulièrement nerveuses à l’approche de Pâques avec l’arrivée de tous les étrangers. Nous ne pouvons croire que c’est la peur qui t’a fait hésiter à quitter ta retraite. Maintenant il est trop tard : le bruit qu’a fait dans la région la nouvelle de ma sortie du tombeau est considérable. Ta présence ne peut plus échapper à ceux qui te cherchent.

Marthe et Marie se joignent à moi pour te souhaiter avec un peu d’avance un heureuse fête de Pâques et te redire notre fidèle amitié et notre reconnaissance.

Lazare, celui que tu as ramené à la vie.

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Lazare, mon ami

Tu as eu raison Lazare de me partager tes incompréhensions. Oui, mon amitié me poussait à répondre à l’appel d tes sœurs. Je ne voulais pas pourtant donner l’impression que j’étais envoyé pour épargner à mes amis la souffrance et la mort. En décidant mon voyage à Béthanie après l’annonce de ton décès, je voulais faire comprendre que la vie que j’apportais de la part du Père devait traverser la mort et non en dispenser.

Et tu as aussi deviné que je ne venais pas seulement pour te donner la vie mais pour donner ma vie. Le bruit qu’a engendré mon passage chez vous a amené autour de moi une foule en délire. Une fois de plus on veut me porter au pouvoir. Une fois de plus je me déroberai car ce n’est pas ma mission. Mais je veux pourtant me servir de cette gloire éphémère pour interroger les autorités : vont-elles comprendre qu’il faut redonner la vie à mon peuple ? Vont ils savoir dénouer les mille bandelettes avec lesquelles ils le tienne en servitude ? Je me doute bien qu’ils sauront me faire taire et j’accepte d’avance que ce chemin commencé sous les vivats de la foule s’achève par une condamnation à l’ultime supplice. 

Avec mes amis proches nous avons donc décidé dès la fin du prochain sabbat, d’entrer à Jérusalem sous les vivats de mes partisans. Je dirai que je viens redonner la vie à mon peuple et l’arracher à ces sépulcres blanchis que sont les prêtres et les scribes. Tu sais que nous ne ferons pas appel à la violence mais seulement à l’amour et c’est pourquoi j’entrevois déjà la cruauté de la répression. 

Si ce mot vous arrive à temps, j’aimerais vous retrouver parmi cette foule qui entrera dans Jérusalem dans trois jours. Pour toi comme pour moi, la mort reste au bout du chemin. Mais la Vie que je donne de la part de mon Père sera plus forte qu’elle. Nous nous retrouverons tous alors dans la joie de la Vié éternelle.

A bientôt peut-être.
Votre ami qui vous reste proche, Jésus




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Dimanche 30 mars 2014       4ème du Carême. Année A
         ( Beaurains)
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L’aveugle-né : il va re-naître à la lumière, à la vie
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Voici de nouveau Jésus en difficulté ; dimanche dernier il parlait avec une femme, une étrangère, d’une autre religion. Ici il se fait interpeller sur le péché de cet homme aveugle - ou le péché de ses parents. L’idée d’un Dieu punisseur et vengeur ! Profession : mendiant - mendiant car exclu - exclu car infirme - infirme car pécheur. Jésus ignore ces accusations simplistes, il va prendre l’aveugle par la main et l’accompagner avec amour… Comme la samaritaine, l’aveugle parcourt toute une route (on dirait aujourd’hui :‘il fait son catéchuménat’).

une nouvelle création
Il le guérit. Les gestes et les paroles de la guérison sont importants. Jésus fait de la boue qu’il applique sur les yeux obscurs. Faire de la boue, la boue qui va créer de la vie… : vous vous souvenez (on va le lire à la veillée pascale), c’est le geste de la création. De la boue, un geste, une parole. Guérir, c’est re-créer, c’est refaire à neuf quelque chose de détruit ou de raté. Une créature nouvelle…Et l’eau, c’est l’eau du baptême. Le non-voyant devient voyant… 

devenir croyant, devenir témoin, c’est un combat
Les Pharisiens vont s’emparer d’un événement gênant. Et procéder à une série d’interrogatoires !...
- d’abord une enquête d’identité : l’homme guéri est-il bien l’aveugle d’hier ?
- Jésus, en soignant et en guérissant, a osé travailler un jour de sabbat : il cherche à disqualifier Moïse et les piliers du Temple de Jérusalem, cad les Pharisiens.
- Que pense l’aveugle de ce Jésus? Une première réponse, pas trop compromettante : ‘c’est un prophète’. Et dans un 2ème interrogatoire, il affirme ‘Jésus vient de Dieu, il est le Messie’. C’est d’une audace insupportable pour les Pharisiens.
- ses parents passent aussi à l’interrogatoire : ils se dérobent, ne voulant pas se mouiller : il est assez grand, interrogez-le
- finalement, la sanction : on le chasse de la synagogue.
Devenir croyant, comme cet aveugle, c’est difficile, la route est semée d’obstacles, cela coûte cher ; il faut parfois se couper de son entourage, aller à contre-courant de la paresse ou de la moquerie des autres… L’aventure du croyant… Peut-être que des baptisés de 20 ou 40 ans apprécient mieux que les vieux chrétiens ce que cela veut dire, être croyant…, quelle révolution ça peut faire dans la vie.

être un croyant = être un voyant
Et voilà : un geste, se prosterner ; une parole : Je crois, Seigneur… Il est né non-voyant : le voici renaissant voyant ; non-croyant, le voici devenu croyant. Et aux pharisiens Jésus ose dire que dans leur cœur ils sont aveugles - non-croyants. Pris en flagrant délit de mauvaise foi, eux, les champions de la vraie foi ! … Ainsi Jésus joue sur voir et croire, sur les yeux et le coeur. Et, de fait, croire, c’est voir le monde, et sa propre vie, et les autres, et les événements, avec des yeux nouveaux, les yeux du coeur. Le cierge du baptême, le cierge de Pâques, c’est la Lumière : je vois cette lumière, et je crois au Ressuscité. Par notre baptême, nous sommes re-créés, pour une vie toute neuve, comme l’aveugle.
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Notre route de croyants : nous la construisons ? nous la retraçons ? notre foi se renouvelle-t-elle ?...
Que sommes-nous capables de dire de notre foi aux autres ?... en quelles occasions ?

Pierre NEVEJANS




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Dimanche 23 mars 2014.     3ème du Carême. Année A
   St-Martin-sur-Cojeul - Noreuil
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La Bonne Nouvelle annoncée aux périphéries, au pays de la Samaritaine
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Nous allons nous asseoir. L’évangile est long. C’est une catéchèse, comme il y en a souvent, dans l’évangile : par ex. la résurrection de Lazare, le fils prodigue, ou les vendeurs chassés du Temple. Pour cinq séquences de ce récit, comme cinq étapes, je commenterai, brièvement…

Un dialogue inattendu
Jésus brise des tabous, des conventions obligatoires, à caractère religieux. Il aborde une femme. Une étrangère. Une autre religion. Et, on le sait plus loin, qui n’a pas une morale des plus sérieuses. Elle en est plus que surprise, presque choquée. Jésus force ces quatre interdits. Il lui parle. Et…il demande un service. Il établit un lien. Il provoque la rencontre. La découverte de JC commence par une rencontre, dans ce qu’elle peut avoir de plus simplement humain…

Une eau inattendue
Jésus change de registre. Une eau, oui, mais une autre eau. Une eau qui comble les grands désirs du cœur humain. Curiosité de cette femme qui d’abord, par deux fois, prend au premier sens (avec ironie ?) la réponse de Jésus : le puits est tellement profond - et donne-moi de cette eau : cela m’évitera de la fatigue.

Un prophète inattendu
Et finalement elle acceptera ce changement de registre : à quel moment ?… Lorsque Jésus lui aura fait toucher ce qui est peut-être le drame sa vie : elle a eu cinq maris… Tu es donc un prophète. Elle accepte que la conversation prenne une autre tournure. Ce prophète qui est devant elle est porteur d’un autre monde. Mal vue, mal jugée peut-être : Jésus restaure sa dignité. Elle va maintenant se mettre à le questionner sur ce monde mystérieux dont il semble avoir la clé.

Un Dieu inattendu
La femme évoque sa religion de Samarie, ses lieux et ses rites : des colons, venus de Babylone (Irak), ont installé leur dieu sur une montagne, et ils mélangent pratiques juives et païennes… Jésus va dire ce que déjà il a dit : Dieu, on ne le rencontre ni sur la montagne de Samarie, ni dans le Temple de Jérusalem. Le Dieu de JC, le Dieu de la Nouvelle Alliance, c’est dans le cœur - en esprit, en vérité. Non le Dieu d’un lieu, d’un rite, d’une loi religieuse ou morale. Un Dieu qui prend place dans l’histoire humaine. La résidence de Dieu, c’est l’humanité. Il peut alors directement parler au cœur des hommes et entrer en conversation avec eux : le Messie, c’est moi, qui te parle. Révélation. Réponse fulgurante. La femme, stupéfaite, ne trouve rien à dire…

Une mission inattendue
Elle laisse donc là ses affaires et court à la ville. Elle parle de ce Jésus. Les gens affluent vers lui. Elle a été un lien immédiat entre Jésus et les habitants du village, qui rencontrent Jésus. Et ils croient en lui. Et ils vont le retenir deux jours chez eux… La parole a circulé, la foi est contagieuse. Jésus n’a pas eu besoin de dire comme aux disciples : Allez, je vous envoie. Croyante = témoin. Les deux, ensemble. Le témoignage de cette femme a précédé l’entrée de Jésus dans ce village…

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- Marcheurs, chercheurs de Dieu ? La Samaritaine a parcouru un chemin intérieur
- Partager notre foi ? Maisons d’évangile. Célébrations…
- Aller à la rencontre des ‘étrangers’ à la foi…
… cela fait partie de notre baptême : baptisés = envoyés vers les non-baptisés, et ceux qui ont oublié leur baptême, et vers nos enfants, ou filleuls, ou petits-enfants… La femme est allée vers les siens..., qui sont allés vers Jésus…, qui est allé dans leur village… Marches et démarches de Carême !


Pierre NEVEJANS

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DIMANCHE 9 mars 2014.               1er dimanche de Carême. C
Bullecourt, Mercatel
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Jésus : ne pas faire erreur sur la personne !...
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… Qui est Jésus ? Luc va nous le présenter, dans une sorte de parabole à deux acteurs, Jésus et Satan. Au baptême, Jésus a été déclaré Fils de Dieu. Alors, par trois fois, Satan le met au défi : «  Si vraiment tu es le Fils de Dieu… ». Mais par trois fois le défi tombe à plat. « Fils de Dieu, oui, Monsieur Satan. Seulement vous vous trompez de Fils de Dieu… » Jésus Fils de Dieu, mais à l’opposé total des sous-entendus de Satan.

Quel Fils de Dieu ?

Fils de Dieu : qui refuse d’avoir faim ? Au prix d’un miracle de pierres devenant du pain ? Un pain qui ne serait pas le fruit du travail humain ? NON. Le Fils de Dieu, c’est quelqu’un qui accepte d’avoir faim - et d’avoir soif - et d’être fatigué - et d’être ému de compassion devant un cortège funèbre - et de pleurer devant le tombeau d’un ami - et d’avoir peur de la mort… Un Dieu d’humanité…

Fils de Dieu qui contourne la mort ? NON. Dans la mentalité juive, le Messie attendu ne peut pas, ne doit pas mourir. Il n’est pas si ironique qu’il n’y paraît, le défi adressé à Jésus mourant sur la croix : « Si tu es le Fils de Dieu, descends donc de la croix… » Vous entendez ? Les mêmes mots: « Si tu es le Fils Dieu, jette-toi d’en haut du Temple… ». Jésus ne contournera pas la mort humaine. Satan ne le sait pas - ou il fait semblant. Ainsi, au tout début de l’évangile, Luc regarde déjà les bras étendus de la croix du vendredi saint

Fils de Dieu qui possède les Royaumes de la terre ? qui a tout, tout, tout de suite, tel un Monarque ? NON. Le Fils de Dieu ne se prosternera pas devant Satan, car se prosterner devant Satan, ce serait se prosterner devant la richesse. Posséder, c’est souvent une illusion : on croit posséder, et en fait on est possédé. Le Royaume de Jésus ? Il le dira à Pilate, « Mon Royaume n’est pas de ce monde… ». Royaume du partage, de la paix, de la charité fraternelle, du service, de la justice - bref, de la ressemblance à Dieu. L’évangile des Béatitudes, de la Toussaint.

Jésus, et nous : 40 jours…
L’évangile n’est pas une biographie. Luc. Et tout au long, il mettra comme des clignotants, pour laisser se profiler tout ce message. D’emblée, dans ce récit, en tout début d’évangile, c’est toute la
B. N. qu’il nous récapitule :

Un Dieu humain. L’horizon de la Pâque . Un Royaume de frères
Tel est le Fils de Dieu. Tel est son Royaume

Le Carême nous permet de nous réajuster à l’évangile ; l’évangile de mercredi dernier nous y invite, avec ses 
3 appels à la privation, au partage, à la prière : 
40 jours avec Celui qui connaît la faim…
40 jours avec Celui qui donne sa vie…
40 jours avec Celui qui écoute son Père plutôt que Satan et ses richesses…
Un immense programme… Nous sommes fils de Dieu : peut-être Satan nous guette aussi: « Allons, tu peux en prendre et en laisser… N’en fais pas de trop… » Répondons-lui plutôt à la façon de Jésus ! Un carême pour lui ressembler…



          Pierre NEVEJANS

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Dimanche 19 janvier 2014


JEAN, CELUI QUI OUVRE LA PORTE À JESUS
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… Aujourd’hui, il y a comme un 2ème passage de relais entre Jean-Baptiste et Jésus. Il y en avait eu un, déjà, avant le baptême lui-même de Jésus.

Passage de relais… C’est fréquent… chaque jour… Les parents : relais en éducation et en apprentissage de la vie pour leurs enfants ; les enseignants : relais d’un savoir et d’une croissance de l’esprit ; les entreprises qui accueillent des stagiaires en apprentissage : relais du savoir-faire. Entraîneurs de foot, responsables d’harmonie municipale… Délégué du personnel, délégué de classe… Des passerelles, pour transmettre. Dans la grande histoire de Dieu et de l’humanité, JB est à la jointure, il est le passeur du témoin : ça veut dire quoi ?

Jean Baptiste parle de Jésus, il l’annonce, il le désigne…
Il vient derrière moi, mais sa place est avant moi
Moi, je ne baptise que dans l’eau
Il est le Fils de Dieu
Et pendant l’Avent on avait lu :
 « Non, ce n’est pas moi, c’est lui. Moi, c’est terminé. Vous me quittez. Devenez ses disciples à lui, disciples de Jésus, et non plus de moi. Je passe le relais. »

Ainsi Jean et Jésus se donnent la main :
Jean peut dire : « Je clôture la 1ère Alliance ».
Et Jésus peut dire : « J’ouvre la Nouvelle Alliance ».
Deux symboles : 24 juin, 25 décembre : les deux fêtes : solstice d’été, solstice d’hiver… Sommet de la lumière, renaissance de la lumière.

Baptême, vie de famille : celle de Dieu
Baptême et Epiphanie se ressemblent, manifestant toutes deux le Dieu de la Nouvelle Alliance - Dieu-Trinité - : Jésus, le Fils, venant vivre sa vie humaine, le bien-aimé envoyé par le Père - rempli de la richesse d’amour qui s’appelle l’Esprit-Saint. Dans notre baptême, nous reconnaissons en Jésus un frère d’humanité qui nous conduit vers le Père en nous intégrant à son Esprit d’Amour, esprit filial, esprit d’enfants de Dieu.


Baptême : résurrection
L’eau du baptême n’est pas une eau pour laver - comme par ex. pour les Indous, leur fleuve sacré, le Gange, où ils se laissent régénérer par l’eau purificatrice. C’est le baptême de Jean Baptiste. L’eau du baptême de Jésus, c’est une eau où l’on se noie - et d’où l’on sort, ayant traversé la mort, vainqueur de la mort, ressuscité : « Par le baptême, nous avons été mis au tombeau, avec lui - pour vivre une vie nouvelle, avec lui » : Ce sont des mots de saint Paul, à la veillée pascale. » Il faut relire l’Exode pour comprendre le baptême : les Egyptiens se noient dans les eaux de la Mer Rouge…, tandis que le peuple de Dieu, avec Moïse, traverse entre deux murailles d’eau. Dans le baptême on traverse la mort.

Bonne Nouvelle pour le monde
Alors, entendons ce que Paul dit aux chrétiens de Corinthe : « vous avez été sanctifiés dans le Christ Jésus  - ‘sanctifiés’ voulant dire ‘passés dans la sphère de Jésus vivant, ressuscité’ - vous les fidèles (= les croyants), vous êtes appelés par Dieu, comme moi, Paul, ai été appelé pour être apôtre. » On n’est pas baptisé pour soi, on est baptisé pour les autres, pour le dire, et pour en vivre... Isaïe disait déjà quelque chose de cette formidable espérance, 4 siècles avant Jésus : « que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ». Soyons-en porteurs, de cette espérance.
     
 Pierre Névejans

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Homélie du 12  janvier 2014  Le baptême du Seigneur

Comme beaucoup d’entre vous, l’une de mes distractions est de faire des mots croisés, et de ce fait, il m’arrive souvent d’ouvrir un dictionnaire.
Quelle richesse de mots dans la langue française ! et pourtant il faudrait encore en inventer…
Ainsi on parle du baptême d’un bateau : au moment de sa mise à l’eau, on fait éclater sur sa coque une bouteille de champagne
On parle de baptême républicain : pour les familles qui ne partagent pas la foi en Jésus Christ, c’est l’inscription solennelle sur un registre d’état civil à la Mairie
On parle du baptême de Jésus réalisé par Jean Baptiste avec les  eaux du Jourdain : c’est un geste de purification pour celles et ceux qui veulent disposer leur cœur à l’attente du Messie.
On parle du baptême chrétien : celui que nous avons reçu pour la plupart quand nous étions enfant…mais         quel souvenir nous en reste-il aujourd’hui ? Quels fruits nous donnons à ce geste premier ?
Essayons d’aller plus loin, et surtout de comprendre la différence entre le baptême de Jésus donné par Jean Baptiste et celui que nous avons reçu.
Quand Jésus arrive au Jourdain, au milieu de la foule qui demande le baptême de pénitence, à part Jean Baptiste lui-même, personne ne s’étonne. Jésus passe pour un homme bon, serviable, pieux… Il connaît les écritures, sa mère Marie a fait son éducation. Comme beaucoup de Juifs, il espère la réalisation des promesses de Dieu…
Jésus est bien solidaire de ce peuple… mais quand il sort de l’eau, une voix se fait entendre….
Cet homme Jésus,  en apparence tout comme les autres, n’est pas pécheur… Il n’a pas besoin de demander pardon pour ses propres péchés…Il est l’envoyé du Père  « Tu es mon fils bien aimé »
En lui, le lien se fait entre la terre et le ciel, l’alliance va s’accomplir entre Dieu et les hommes et c’est pourquoi le  texte de l’évangile dit ceci «  le ciel est ouvert ou encore les cieux se déchirent »
En Jésus et grâce à lui, la communication existe entre un Dieu qui est Père et Jésus qui est fils.


Notre baptême chrétien n’a pas la même signification…. à travers les prières, les textes de la parole
et les signes de l’eau, l’huile sainte, le vêtement blanc, le cierge allumé, on veut proclamer que cet enfant est greffé sur le Christ…par le baptême il est reconnu uni à toute une communauté de croyants, l’Eglise, en lien vital avec Jésus…
Quand des parents présentent leur enfant pour qu’il soit baptisé… ils disent bien:cet enfant est notre bébé, le fruit de notre amour, mais ils croient en la parole de Dieu, cet enfant est reconnu comme enfant de Dieu.
    Et les signes sont parlants – l’eau qui purifie, l’huile sainte parfumée qui pénètre et invite à rayonner la joie, le vêtement blanc signe des la dignité nouvelle du  baptisé, le cierge allumé au cierge pascal signe de la foi des parents, parrain, marraine au Christ rédempteur, de la foi qu’ils veulent transmettre à cet enfant. 
Ainsi le baptême chrétien fait entrer dans un peuple de croyants « un peuple ardent à faire le bien » dit St Paul.
Il serait donc normal que tous les baptisés viennent chaque dimanche célébrer Jésus Christ rédempteur,
viennent manifester ensemble qu’ils sont de l’Eglise, qu’ils sont l’Eglise…
Des jeunes avec qui je partageais la passion du foot, m’interrogeaient un jour sur la pratique de la messe…Est on obligé de venir à l’Eglise ? alors je leur demandais s’il avait leur carte de licence du club… 
oui nous avons notre carte… eh alors…ça suffit ??  chacun reste chez soi dans son divan à regarder la télévision ? ou bien  venez vous sur le terrain pour jouer ensemble ? Ils tenaient à venir sur le terrain bien sûr…
Eh bien, c’est ce que nous faisons aujourd’hui…
Un jour nous avons été baptisés, mais chaque jour, chaque semaine nous manifestons que nous sommes greffés sur le Christ et en union avec les autres baptisés.
C’est à chaque Messe que nous sommes invités à dire ensemble le même « Notre Père »
C’est  chaque jour que le Père pose sur nous un regard d’amour, un regard d’espérance et Il nous dit au fond de notre cœur… « Tu es mon fils bien aimé, tu as du prix à mes yeux et moi je t’aime »
                                                                                                                                       Abbé Gabriel Berthe





St Christophe - 5 janvier 14    
Messe citoyenne  

Ils ne sont pas du peuple choisi, ce sont des étrangers ! 
Ce ne sont pas des gens naïfs : l’écriture nous dire qu’ils sont des savants !
Ce ne sont pas des gens sans pouvoir  ni instruction, la parole de Dieu les appelle des mages ou des rois ! 
Ils viennent de très loin et ils se sont mis en route à cause  d’une étoile ! une étoile mystérieuse qui les a conduits dans cette étable de Bethléem où ils ont découvert un  « enfant » ! 
Pour eux c’est certain, cet enfant est le Sauveur de tous les hommes,
    Il est la Lumière du monde
De même, nous, ce soir, nous nous sommes mis en route vers cette église St Christophe, certains par habitude, beaucoup d’autres par conviction … et avec les mages nous venons reconnaître dans ce Jésus de la crèche : Dieu qui se fait homme, Dieu invisible qui se rend visible en Jésus de Nazareth 
Le parcours de Jésus en ce monde est celui d’un homme engagé : 
Avec sa famille, Joseph et Marie, il sera  vraiment intégré dans ce village de Nazareth : et on l’appellera Jésus le Nazaréen : il vit au milieu des habitants de ce village, il est de leur monde :
 il est homme parmi les hommes : il écoute, il regarde, il admire : et ses paroles seront toutes imprégnées de ce qu’il a vu : le grain de blé tombé en terre, la pièce de monnaie perdue et retrouvée, le fils qui quitte la maison de son  Père et décide d’y revenir…
Son programme d’action : faire la volonté de son Père : résumée dans la prière du Notre Père :
« Que ton nom soit connu et aimé, que ton règne vienne, que ta  volonté se réalise sur la terre, que le pain soit partagé à tous, que les hommes se réconcilient et vivent en paix »…
Par ses  actions, Jésus vient inaugurer ce Royaume nouveau : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris. La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres …
Pendant quelque temps, Jésus  va susciter l’enthousiasme de foules, certains voudront même le faire roi, mais très vite vont arriver les critiques, puis le rejet et la mort !

Celui qui donne de son temps, de sa vie, sait très bien que la  gloire est passagère, et que viennent très vite les critiques, voire les rejets, avant peut être les éloges «  à titre posthume » !
                            S’engager  c’est toujours s’exposer, se risquer !
Personne n’est parfait bien  sûr et la critique positive permet aussi d’avancer .. aussi je me réjouis quand il y a  plusieurs candidats, plusieurs listes de personnes, signe d’un intérêt de beaucoup pour la gestion publique : ce que l’on oublie, c’est que en politique, tout  demande du temps : or les citoyens ont tendance à ne voir que les réalisations dans le court terme et les manifestations qui tapent à l’œil… alors que l’homme politique se doit de regarder à plus long terme pour que les habitants puissent se loger, travailler, se  nourrir et circuler librement … à ce niveau là, rien ne se fait dans la précipitation : étudier les  dossiers, analyser, confronter les points de vue, prendre conseil demande de prendre du recul :les questions de société sur la famille, sur la fin de vie, les situations de précarité liées au chômage, la montée des replis communautaires demandent des temps de réflexion importants avant d’engager des projets sur une commune ou une région : or celui qui est engagé en politique connaît bien souvent un trop plein d’activités et de lieux de représentation !

Mes amis, cette année 2014 sera marquée par des échéances électorales : les municipales vont polariser l’attention de beaucoup tandis que les européennes laisseront sans doute plus indifférents : or c’est à ce niveau que peuvent se prendre les décisions les plus fructueuses pour le  bien de tous, notamment pour la défense de nos valeurs et la difficile question des migrations.
La conférence des évêques de France  a publié un texte en novembre pour aider à une réflexion approfondie (en fin de célébration, je pourrais remettre ce document à qui le souhaitera)

En terminant, j’aimerais avec vous rendre grâces pour toutes ces vies données, pour ce qui déjà a été fait de bon et de bien par les uns et les autres au service du bien commun
Jésus le fils de Dieu s’est voulu disponible, serviteur, en tout il a appelé à aimer 
Prenons nous même ce chemin, lui seul nous fait avancer vers un monde plus fraternel.

                                                                                                    Abbé Gabriel Berthe

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Dimanche 5 Janvier 2014. Année A.                                                     


Fête de l’Epiphanie

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églises de Mory et de Guémappe

CHERCHEURS DE DIEU
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Sans GPS
Ils n’ont pas de GPS. Ils cherchent. Chercheurs de Dieu. Une étoile. ? Hélas, elle disparaît. A Jérusalem, il y a des spécialistes du renseignement ? Hélas, des spécialistes qui ont peur de ce roi qui naît dans un village - Bethléem - au lieu de naître à Jérusalem, la capitale ! Les mages, qui ont de la patience, reprennent donc la route, une route qui n’est pas tracée d’avance : la nôtre non plus. Notre année 2014 n’est inscrite ni dans les cartes, ni dans le marc de café, ni dans les astres - tant pis pour les prédiseurs d’avenir ! Hérode et ses spécialistes sont restés à Jérusalem. Refus de se déranger. Des païens ont fait la route. Quelle leçon ! Notre Dieu humain se laisse rencontrer par tous ceux qui sont pleins de questions sur le sens de la vie. Sommes-nous des chercheurs, curieux de Jésus-Christ ? C’est une urgence d’aujourd’hui. Paul VI disait : Jésus Christ est la route de l’homme.

Toutes les Nations : les périphéries du pape François
Ce Dieu vient pour toutes les nations. Jésus scandalise souvent son monde : il rencontre des étrangers, parle avec une Samaritaine, admire la foi d’un centurion romain, guérit en terre païenne, la Jordanie actuelle. Et il dira : Allez vers toutes les nations… A Bethléem, bergers et païens - deux catégories d’exclus - devancent les habitués des premières places, qui ne comprennent pas que leur religion est trop étroite pour contenir l’exorbitante bonne nouvelle d’un Dieu qui se fait humain, venu pour tous les hommes de la terre. ‘Toutes les nations’, pas seulement les pays lointains, mais, à nos portes, dans nos familles, près de nous. Bien des enfants catéchisés, bien des couples préparant leur mariage sont à nos périphéries… Qu’est-ce qu’on a à leur dire ? Que fait-on pour le leur dire ?

De la crèche au crucifiement…
A Jérusalem, il y a un roi. Hérode. Il apprend la naissance d’un roi des Juifs. Par peur de ce rival, il fait assassiner les petits enfants - le massacre des innocents.
Dans 30 ans, il y aura à Jérusalem un roi. Hérode, fils du précédent. Il a peur de ce Jésus déféré devant son tribunal : Tu es le Roi des Juifs ?- Tu le dis. C’est trop : Hérode fera exécuter Jésus par Pilate …
Ainsi, Matthieu, par petits détails, en filigrane, laisse deviner à 30 ans de distance le destin de ce Jésus ; il réunit par un fil la naissance de Jésus et le procès du prophète assassiné.
L’or apporté, c’est pour Jésus-roi ; l’encens - pour Jésus-Dieu ; la myrrhe - pour Jésus mort : le matin de Pâques, les femmes courent au tombeau avec de la myrrhe pour embaumer son corps… Elles ne trouvent qu’un tombeau vide : il est ressuscité… La Résurrection, c’est une autre Epiphanie - soyons-en les témoins.
       Pierre NEVEJANS.

Dans La Croix du samedi-dimanche 21-22 décembre 2013 :
Messages aux chrétiens d‘Orient, d’une douzaine d’auteurs (Michel Delpech, Jean Vanier, Régis Debray, un étudiant, une guide scoute, Max Gallo…) : Vous subissez la colonisation dans la vieille Ville de Jérusalem… Nous n’osons pas être chrétiens, alors que nous sommes en sécurité, et ne courons aucun danger : vous, vous pouvez être tués… Vous vivez sur une terre évangélisée par Jésus lui-même…, où des chrétiens parlent la langue du Christ…, où des chrétiens sont dépositaires de la mémoire de l’évangile…, où les chrétiens sont des veilleurs dans la nuit du monde...

« Que suis-je, pour vous donner des conseils ?... Je suis une toute petite voix… Etre chrétien, cela vous demande beaucoup de force et de courage… Le soir de Noël, je prierai pour vous et pour tous les hommes… Je vous demande de prier aussi pour nous ». Michel Delpech.
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Les hommes, dit Dieu, ils sont les frères de mon fils.
Ils sont mes enfants, je suis leur Père.
Mon fils les aimait tant,
lui qui a vécu parmi eux, qui était comme eux,
qui allait comme eux, qui parlait comme eux,
qui parlait avec eux, qui vivait avec eux,
qui souffrit comme eux, qui mourut comme eux,
et qui les aime tant, les ayant bien connus…                         Charles Péguy

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Veillée de Noël  à  Vaulx Vraucourt

Nuit de Noël

Préparez Noël, préparez noël !! !
Depuis 2 mois, la publicité nous y invite, 
depuis 4 semaines, la parole de Dieu y mêle un peu sa voix.
Pour préparer noël, les communes ont fait ce qu’elles pouvaient : lumières et musique dans les rues, colis portés à des personnes âgées ou dans le besoin. Les associations, les entreprises ont proposé des temps de fête. Dans les maisons, le décor a été amélioré et la table en ce jour sera mieux garnie.

Ici même, dans l’église, l’ambiance est différente, nous voyons la crèche, il y a des lumières, des chants joyeux et nous sommes si nombreux pour cette veillée.

C’est bien cela qui est beau : c’est que nous soyons encore quelques-uns à comprendre que l’événement de noël est d’abord un événement religieux : oui, il y a 2000 ans, dans le petit village de Bethléem, Jésus est né de la Vierge Marie ; c’est là l’événement historique que l’Evangile vient de nous rappeler.
Mais dans la foi, nous croyons que cet enfant est le cadeau de Dieu, le don de Dieu. Nous croyons que, en Jésus, c’est Dieu lui-même qui entre dans l’histoire des hommes. Il est, en vérité, l’Emmanuel, Dieu avec nous.

Il n’est pas accueilli par les puissants ni par les gens instruits et installés, ce sont les gens pauvres, au cœur disponible qui le reconnaissent et lui rendent hommage.
Cette nuit-là, les bergers étaient dans la plaine à garder leur troupeau : ils faisaient leur travail, ils accomplissaient leur devoir d’état et c’est sur leur lieu de travail que l’ange du Seigneur les rejoint et leur dit : « Allez donc, vous y verrez un nouveau-né couché dans une crèche » Ils y allèrent et repartirent tout joyeux. En ce temps-là, les bergers étaient mal considérés. On les disait tous de grands pécheurs parce qu’ils ne venaient jamais prier dans le temple. Or, ce sont eux les premiers témoins choisis par Dieu. 

Au contact de cet enfant et de sa famille, les bergers se sentent reconnus, aimés, ils ne sont pas seulement des bêtes de somme, tout juste bons à travailler ; ce sont des êtres humains qui retrouvent leur dignité. 
Mes amis, le grand péché d’une publicité tapageuse, c’est de nous faire croire que nous ne sommes que de passifs consommateurs. Ce n’est pas vrai, on n’est pas intéressant d’abord parce que l’on a de l’argent à dépenser, un estomac à remplir ou un corps à habiller, on n’est pas intéressant parce qu’on a des désirs de jouissance à satisfaire…. dans le cœur de Dieu, on a tellement de prix qu’il vient nous visiter, vivre avec nous,  parce que tout simplement il se fait notre frère.

On a tellement de prix pour Lui, qu’il vient réveiller en nous ce qu’il y a de meilleur et d’ailleurs, en ce temps de Noël, chacun cherche à devenir meilleur ou du moins, il voudrait que le monde entier soit meilleur : que la paix règne sur la terre, que les hommes apprennent à partager, que la dignité soit enfin reconnu pour les plus humbles, les petits et surtout les enfants.

Oui, en cette nuit de Noël, l’enfant de Bethléem vient accomplir en nous ce miracle : ouvrir notre cœur, nous libérer de ce qui alourdit notre marche et nous rendre la fraîcheur, la naïveté et la joie de l’enfant.

Accueillons dans la foi ce cadeau de Dieu, vivons et partageons notre joie.

                       
                                          Abbé Gabriel BERTHE : 24/12/2013

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Dimanche 8 décembre 2013.                                                                     2ème dimanche de l’Avent. Année A


JEAN, CELUI QUI OUVRE LA PORTE À JESUS


Quand on fait une course de relais, on se passe le témoin, le bâton qui prouve que le passage s’est bien fait du 1er au 2ème… Aujourd’hui, il y a passage du relais entre Jean-Baptiste et Jésus.

Passer le relais… C’est fréquent… chaque jour… Les parents : relais de l’éducation et de l’apprentissage de la vie pour leurs enfants ; les enseignants : relais d’un savoir et d’une croissance de l’esprit ; les entreprises qui accueillent des stagiaires en apprentissage : relais du savoir-faire. Les entraîneurs de foot, les responsables d’harmonie municipale… Un délégué du personnel, un délégué de classe…Dans la grande histoire de Dieu et de l’humanité, JB est à la jointure, il est le passeur du témoin. Et ça veut dire quoi ?

Jean Baptiste: il montre, et il annonce
Un témoin, ça n’est qu’un témoin, ça ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas.
« Non, le Messie ce n’est pas moi. »
« Je suis seulement la voix qui crie dans le désert pour dire : ‘le voilà’ »
« Le Messie ? Je ne suis même pas digne de lui dénouer la courroie de ses sandales. »
Et - on lit cela à la suite de ce qu’on a lu - Jean avait une équipe de disciples autour de lui ; quand il voit arriver Jésus, il dit à ses disciples :
« Non, ce n’est pas moi, c’est lui. Moi, mon rôle est terminé. Vous me quittez. Devenez ses disciples à lui, disciples de Jésus, et non plus de moi. Je passe le relais. »
Extraordinaire, cette humilité de Jean… Quand nous sommes au service de notre Eglise, pour le caté, les choses matérielles, les funérailles, la liturgie, une équipe, nous sommes ainsi des serviteurs - les serviteurs d’un Autre.

Du Baptême de Jean au Baptême de Jésus
Et il y a plus :
« Je baptise dans l’eau. Lui, il vous baptisera dans l’Esprit-Saint… »
Les derniers baptêmes de l’AT, ce sont les baptêmes de Jean, pour le pardon des péchés.
Notre baptême est le baptême de l’Alliance Nouvelle, de frères de Jésus, passant avec lui de la mort à la vie. Le relais est passé de Jean à Jésus. Et à nous… Qu’en faisons-nous ?...

Etre des témoins, des passeurs de relais.
Deux appels :
Convertissez-vous : le Royaume vous attend… Un monde tellement nouveau que le prophète Isaïe imagine ce spectacle stupéfiant du loup et de l’agneau, du lion et du bœuf, du léopard et de la chèvre… jouant ensemble, mangeant à la même table - et l’enfant qui s’amuse à faire des nœuds avec une vipère… Utopie, bien évidemment, mais c’est le rêve de Dieu : une terre nouvelle, notre monde qui devienne Royaume. Pensez aux 25 fenêtres de l’Avent…

Soyez des témoins de la Bonne Nouvelle… Pas facile. Un M. qui fait le caté en 6ème me disait : « Je suis gêné pour parler de l’évangile… Pas la peur de dire des bêtises, mais l’énormité de mon rôle… ». Cette dame, qui disait, dans une rencontre : ‘  « C’est en venant avec mes enfants à des Graines de Parole, à des Dimanche Parole en Fête, que je me suis remise à pratiquer… » Notre baptême n’est pas un vaccin religieux, c’est une mission qui nous est donnée. Relais, entre chrétiens - et auprès de ceux qui, proches ou lointains, attendent un signe, une parole…


      Pierre Névejans




DIMANCHE 1er DECEMBRE 2013                       1er dimanche de l’Avent. Année A
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Avent… C’est bien plus qu’une Attente
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Avent, comme Avenue - à parcourir
Un chemin, une route. Préparez le chemin du Seigneur, dira Jean-Baptiste. Tracer un chemin de foi et d’espérance. Groupes de caté, Graines de Parole, Parole en Fête, Maisons d’Evangile, Bonnes Nouvelles, émissions télé… : occasions de rajeunir notre foi, avec des mots pour la dire, la dire pour aujourd’hui, la dire avec ceux qui en sont loin… Des parents avec leurs enfants sur la route du caté : qu’ils n’hésitent pas à parler, à demander, à se poser des questions entre eux. Entre voisins et amis, re-découvrir, en M d’E, la saveur d’un ‘Je crois’, avec des mots de tout le monde et des mots de tous les jours. Dire sa foi, c’est grandir dans la foi. On ne dit plus aujourd’hui : « Moi, je suis croyant, comme tout le monde… » Mais plutôt : « Moi, je suis croyant, dans un monde qui ne l’est pas. »

Avent, comme Avenir - à construire
Un Royaume à l’horizon. L’évangile évoque cette peur de la fin du monde toute proche, une peur qui a existé, très réellement. (On l’évoquait déjà il y a quinze jours, dernier dimanche ordinaire). Mais on n’a ni le jour, ni l’heure. Le Royaume est à bâtir, au jour le jour : c’est à cela qu’il faut être prêts. Devise scoute. Non pas ‘Soyez prêts’, par peur, mais prêts à recevoir l’évangile - et à en vivre. Car l’évangile est une semence pour une terre nouvelle, pour une terre humaine. Les rencontres autour de DIACONIA (= SERVICE) ont fait découvrir tout ce qui peut germer au service de l’humanité, à coup de petits riens - ou de grandes initiatives… Cf. les panneaux avec leurs 25 fenêtres de l’Avent... Laissons-nous éblouir par les phrases d’Isaïe : ‘Les épées deviennent des socs de charrues, et les lances des faucilles ; il n’y aura plus d’entraînement militaire’. Aujourd’hui : au lieu de la bombe atomique, le service des malades, pourquoi pas ?

Avent, comme Aventure - à risquer
L’avenir n’est pas inscrit d’avance, ne se devine pas… La route chrétienne n’est pas facile pour nous. Mais, nous le savons, il est des lieux où des chrétiens, nos frères, sont sinistrement persécutés et paient cher leur foi en Jésus-Christ…

Nous sommes invités, durant l’Avent, à penser à nos frères d’Egypte. L’évêque de Périgueux, qui fait le lien entre les évêques de France et les Eglises d’Orient parlait, le 12 octobre 2013, des événements d’Egypte depuis le 14 août (en deux mois !) : « 39 églises pillées et brûlées, 23 églises attaquées par des pierres ou des cocktails Molotov, 6 écoles ou couvents brûlés, 5 maisons ou hôtels brûlés, 75 autos et autocars brûlés… Et il commente : Et chez nous, un silence médiatique assourdissant, de la part de nos élites intellectuelles et politiques, toutes tendances confondues… ».

Disons-leur merci, à ces chrétiens d’Egypte : ils nous invitent à ne pas capituler, dans l’aventure chrétienne.

Avent, en Eglise
Ces mots de Paul : « L’heure est venue, sortez de votre sommeil… Revêtez le Seigneur Jésus-Christ. » Ça veut dire quoi ? Rendez Jésus visible comme un vêtement ! Quand on nous regarde et qu’on nous voit vivre, parler, agir, Celui qui est regardé et qui est vu, c’est Jésus-Christ lui-même. Noël, c’est cela : Jésus rendu visible par cette Eglise que nous sommes… Une mission commune.

Pierre NEVEJANS





Dimanche 17 novembre 2013.                                                 33ème dimanche ordinaire. Année C.
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FIN D’UN MONDE ? NAISSANCE D’UN MONDE...
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Des images de catastrophes …
Luc superpose quatre images, dans ce film-catastrophe :
- d’abord, nationale, la ruine de Jérusalem, et du Temple, en 70, effective quand cet évangile est écrit,
- ensuite entre pays : des guerres,
- et puis religieuse : des persécutions : elles ont déjà commencé,
- et surtout cosmique : la fin du monde. Il y a eu, dans ce premier siècle, l’idée que la fin du monde allait bientôt surgir. Cf. saint Paul. La terre a commencé, la terre finira. Ce sera le contraire de la création - comme une dé-création : Dieu a accroché au firmament un soleil, une lune, des étoiles. Sur la terre qui flotte comme une galette sur les océans, il a installé l’homme. La fin du monde, c’est le soleil qui s’éteint, les étoiles qui tombent, la lune qui oublie d’éclairer, la terre qui tremble, les famines et des pestes qui apparaissent. Ce qui a été fait se défait, tel un jeu de construction qui s’écroule.

… ouvertes sur la Résurrection
Que signifient ces paroles  ?... Prophétiser des malheurs ?... Pour faire peur ?... Non….
Elles disent une apocalypse. Pas au sens d’horreur et de terreur comme dans les films ou ces reportages par ex. sur « l’apocalypse » aux Philippines. Rien à voir avec ‘catastrophe’ ou ‘fin du monde’. Apocalypse, cela signifie révélation, dévoilement… Révélation de quoi, dévoilement de quoi ? Pour le savoir allons aux lignes de la fin de ce discours de Jésus. Le texte est mal découpé. Plus loin le discours parle du feuillage qui reverdit, ou des bourgeons qui apparaissent : on est loin de la panique catastrophique. Voilà évoqué un Royaume qui ne meurt pas, celui de la Résurrection. Rappelons-nous - ce serait une cinquième image qui se superposerait aux quatre que j’évoquais tout à l’heure : au moment de la mort de Jésus, il y a aussi un tremblement de terre et un obscurcissement du ciel… C’est la fin d’un monde, ce n’est pas la fin de tout. Car il s’agit de ce moment du vendredi où commence la Pâque de Jésus, son passage de la mort à la vie, de la nuit à la lumière, du vendredi au dimanche, vers un Royaume de Résurrection qui se construit avec ces ‘deux fois rien’ que nous y apportons chaque jour… La paix, la justice, le partage, la vérité, c’est ce monde auquel les Béatitudes de la Toussaint invitaient à travailler…

Heureux les artisans du Royaume
L’un des grands textes du Concile, c’est L’Eglise dans le monde de ce temps. En voici une phrase, proche des paroles d’aujourd’hui : « L’espérance de la nouvelle terre, loin d’affaiblir en nous le souci de cultiver notre terre d’aujourd’hui, loin d’affaiblir en nous le souci de faire le bonheur de cette terre où nous vivons, doit plutôt le réveiller. Le Royaume que nous construisons, c’est déjà le Royaume à venir. » Pas de mur ni d’abîme entre les deux : au contraire. Le Royaume n’est pas une récompense finale. Le Royaume, c’est aujourd’hui, quand nous vivons les paroles d’un évangile qui ne meurt pas : mes paroles ne passeront pas.

      Pierre Névejans





FÊTE DE LA TOUSSAINT.                                                         1er novembre 2013
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EVANGILE, BONNE NOUVELLE

Bonne fête à tous ! Dans les premières communautés chrétiennes, les baptisés, entre eux, s’appelaient les saints. C’est-à-dire de la race de Jésus-Christ, de la famille de Dieu. Ceux qui avaient choisi l’évangile... Et entre eux ils s’appelaient aussi frères. Fils d’un même Père.

Les huit grandes phrases de l’évangile sont la loi de la famille. Comme un code d’ADN qui permet de se reconnaître, de se repérer, de se dire : « oui, on est de la même famille, la famille des saints ! »
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Les grandes phrases de ce jour sont des phrases de combat.
Chaque premier mot (8 fois !) plutôt que ‘Heureux’ est sans doute ‘Debout !’, ou ‘En avant !’.
Car chaque première phrase est une invitation au combat pour que la terre se renouvelle, que les coeurs soient pleins de miséricorde, que l’argent ne soit pas le maître-mot du monde, que sur la terre la paix soit semée et grandisse, que les coeurs transparents refusent le mensonge, en allant jusqu’au bout des fidélités, même au prix de sa vie. Des phrases de combat, donc, pour changer le monde.

Les grandes phrases de ce jour sont des phrases d’espérance
Chaque deuxième phrase dessine l’horizon de Royaume, un Royaume qui se construit, un Royaume qui est éternel, car c’est le Royaume de Jésus ressuscité, où l’on est fils de Dieu, où l’on voit Dieu, où l’on vit de la justice de Dieu (ajustés à Dieu), où l’on reçoit la tendresse de Dieu.
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On peut, pour chaque phrase, décrypter, dans l’actualité, plus ou moins proche, et plus ou moins près de nous, ceux qui, dans des choses ordinaires ou extraordinaires, sont des semeurs de cet évangile d’humanité… :
- ceux qui ont un cœur de pauvre : Joseph Wresinski. Fondateur de ATD Quart-monde. Au service des plus pauvres des pays riches.
- ceux qui pleurent : tous ceux qui - dans le service des hôpitaux - des maisons de retraite - de la pastorale des funérailles - sont porteurs d’espérance auprès de ceux qui souffrent et sont dans la peine.
- ceux qui sont doux et non-violents : les moines de Thibérine. Le frère Christian, le prieur (*)
- ceux qui ont un cœur pur et transparent : ceux qui ne trichent pas, en argent, en amour, en fidélités, ceux qui ne renient pas leur idéal.
- ceux qui construisent la paix : Robert Schuman - au sortir de la guerre, il construit l’Europe (**)
- ceux qui ont faim et soif de justice : Malala. Jeune Pakistanaise de 16 ans ; elle a osé affronter le pouvoir qui interdit aux filles d’aller à l’école. En octobre 2012, les talibans attaquent son car scolaire, et lui tirent une balle dans la tête. Opérée avec succès en Angleterre, elle est devenue un symbole du combat des filles de son pays. On avait cité son nom comme possible Prix Nobel de la paix 2013.
- ceux qui ont un cœur de miséricorde : Edmond Michelet. Il aura été en 1958 ministre de de Gaulle. Résistant, arrêté en 41, déporté à Dachau. Un modèle d’humanité dans un univers inhumain. Lors d’une épidémie de typhus, il se porte volontaire pour soigner les malades. Contaminé lui-même, il échappe de peu à la mort. Son procès pour être déclaré saint est en cours depuis 40 ans. (***)
- ceux qui souffrent persécution. Ceux qui se font critiquer, moquer, mal voir, parce qu’ils sont chrétiens : des collégiens moqués, des voisins qui critiquent, certains messieurs-dames de la télé qui sont agressifs…

  • Il y a quelqu’un, Jésus, qui a vécu les 8 béatitudes. Un portrait grandeur nature.
Regardons-le, dans l’évangile... Si on fait bien connaissance avec Lui, on vivra comme Lui.
  • Comment donc vivre ces grandes phrases d’aujourd’hui ?...
Ressembler à Dieu... Faire que le monde aille mieux ?... A chacun de voir dans sa vie...
Pierre NEVEJANS

(*) « S’il m’arrivait un jour -  ça pourrait être aujourd’hui - d’âtre victime du terrorisme,… j’aimerais que ma communauté, ma famille, mon Eglise, se souviennent que ma vie était DONNEE à Dieu et à ce pays… », écrit-il, dans son Testament, le 1er janvier 1994, deux ans avant qu’il ne soit égorgé, avec les six autres moines, en mai 1996.
(**) en 1950 (cinq ans après la fin de la guerre), à l’Assemblée Nationale, devant 500 députés, un député le traite de ‘sale B…’,  parce qu’il a serré la main du chancelier allemand Conrad Adenauer…

(***) Pour lui aussi, comme pour R. Schuman, est en cours le procès pour être déclaré saint par l’Eglise.


Dimanche 15 septembre 2013
Fils prodigue ... et Père prodigue
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Des phrases qui décrivent l'admirable tableau de Rembrandt ... 
L'auteur regarde, il dit ce qu'il voit, il laisse transparaître son émotion, il nous fait entrer dans un mystère d'amour réconcilié.
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le fils cadet
une nuque de bagnard, 
les plis froissés de de sa robe informe, 
ses talons, rabotés sur les arêtes des chemins,
et striés de cicatrices de sa longue fugue.

Il s'attendait à un tribunal, à un juge, et à une sentence ;
et voilà qu'il se sent capable d'être aimé et de se dire aimé.
Il ne le savait pas ou ne voulait pas y croire .

le père
C'est le portrait, grandeur nature, de Dieu.
Son visage d'aveugle : il s'est usé les yeux à son métier de père,
scruter la nuit, et guetter l'improbable retour :
oui c'est bien lui, le Père qui a pleuré le plus.
Il parle à son fils : 
Tu reviens de si loin !
Tu as tant de prix à mes yeux :
Vois donc, je t'ai gravé sur la paume de mes mains,
mes mains posées comme un manteau sur tes maigres épaules, mes deux mains, paternelles et maternelles à la fois.

Et le fils aîné ?
Ne l'oublions pas ! La parabole ne s'arrête pas au début du repas de fête. Il a été fidèle, oui, à la perfection, sans hésiter, sans rechigner. Il raconte tout ce qu'il a fait de bien. Son jeune frère a raconté tout ce qu'il a fait de mal.
C'est pourquoi lui, l'aîné, se plaint de n'avoir jamais eu de récompense, alors que l'autre a droit à la grande fête.
Mais, hélas, il ne comprend pas que son grand bonheur, c'est d'avoir connu sans faille et sans rupture 
la maison familiale et l'amour paternel

Ce qui est dramatique, c'est qu'il refuse de venir à la table du Père, son Père, car il ne veut pas être à cette table, qui est aussi la table du frère, son frère.
... On ignore cependant la décision qu'il prendra ...

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Le pardon de Dieu, c'est accepter d'être aimé à nouveau.
Le Père est un père prodigue, lui aussi. Prodigue d'amour, un amour qui nous précède toujours.
Pensons aux pardonnés de l'évangile : Zachée, la femme adultère, Marie-Madeleine, St Pierre ...
Le pardon comme une force de résurrection. Pour repartir.

Et notre vie fraternelle est amenée à prendre souvent le chemin du pardon.
Quand nous connaissons ces difficultés et ces échecs de nos vies fraternelles, dans nos familles, dans nos professions, dans nos vies de proximité ... , 
Que ce même pardon qui nous est donné par le Père nous soyons capables de le donner à nos frères.
Alors la table rassemblera tout le monde, près du Père : 
Celui de la parabole voudrait bien que l'aîné prenne place à son côté, et au côté de son frère.

Pierre Nevejans



Homélie du 15 août 2013 à la cathédrale Notre-Dame de Paris
Marie, figure du salut de l’humanité

La vision de l’Apocalypse nous présente la femme couronnée d’étoiles qui enfante le Messie : « l’enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations. » Dans le drame qui se joue entre la femme qui enfante et le dragon, symbole de Satan et de l’esprit du mal, c’est le salut de l’humanité qui est figuré et la victoire de Dieu qui « enlève l’enfant auprès de son trône. » Cette vision est une prophétie de la victoire de la foi sur les forces du mal. Une vision d’espérance et de force : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu et le pouvoir de son Christ ! » L’avenir des hommes n’est pas voué à la fatalité et aux forces du mal. Il y a une espérance de vie et de bonheur.
Au long de l’histoire, l’ingéniosité humaine a permis de surmonter beaucoup de fléaux dont l’humanité était affligée. Et pourtant, nous constatons une concomitance du « mieux-vivre » et du « malaise de vivre » ! Les formes de salut dont nous bénéficions sont peut-être authentiques et appréciables, mais elles laissent de côté la question fondamentale du sens de la vie et de la plénitude du bonheur. N’est-ce pas le signe que l’on a trop souvent et trop facilement confondu les conditions de vie avec le sens de la vie ?
L’enjeu de la vie humaine n’est pas simplement la nourriture, la paix, la sécurité, la santé et le bien-être. L’enjeu, c’est la vie elle-même et sa confrontation à la maladie et à la mort. Aujourd’hui, de la plupart des maladies on peut guérir, ou du moins soulager la souffrance. Mais de la mort, on n’en guérit pas, c’est notre commune épreuve. La victoire du Christ sur la mort est le seul salut qui affronte l’épreuve irrémédiable. Pour participer à cette victoire du Christ sur la mort il n’y a pas deux chemins, il n’y en a qu’un : c’est la foi au Ressuscité.
Vous qui êtes venus si nombreux célébrer l’Assomption en cette Année de la foi, rendez grâce à Dieu pour la foi qui vous a conduits ici. Même si vous la sentez faible, vacillante ou incertaine, appuyez-vous sur elle pour confier à Dieu, par l’intercession de Notre Dame, toutes les misères qui vous affligent et qui affligent ceux que vous représentez ici. Regardez autour de vous la foule qui vous entoure et qui devient un signe de la foi vécue en ce jour. Regardez la joie de cette part de l’Église réunie ici ce matin. Avec Élisabeth, nous aussi, nous pouvons dire : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?… Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Cette joie de la foi est en même temps l’aboutissement de nos espérances et le point de départ d’une nouvelle manière de vivre. En effet, à quoi bon éprouver la question cruciale du sens de la vie, si cette expérience ne se concrétise pas dans une décision pour orienter notre vie sur les chemins où le Christ veut entraîner ses disciples ? Nous ne sommes pas venus seulement nous réjouir de la victoire du Christ sur la mort, nous sommes venus nous associer au dynamisme propre de cette victoire, à l’amour pour les hommes que Dieu a manifesté en son Fils livré pour le salut des hommes.
Alors, frères et sœurs, il nous faut nous interroger sur la manière dont notre foi au Christ peut transformer notre vie, la rendre plus belle et plus fructueuse. Notre communion dans l’amour du Christ nous appelle et nous incite à chercher comment réorienter sans cesse notre vie selon l’amour, l’amour de Dieu et l’amour de nos frères. Comment être chrétien en 2013, en France, en Europe et partout dans le monde ? Permettez-moi de vous suggérer quelques questions pour éclairer votre réponse à cette question.
Dans notre vie personnelle, qu’est-ce qui compte le plus ? Pourquoi sommes-nous réellement prêts à des sacrifices ou à des combats ? Comment situer l’argent, la sécurité financière et les droits sociaux par rapport aux impératifs du service, de la solidarité et du partage ? Comment s’exprime notre foi chrétienne, quelle est la place de la prière personnelle, de la participation à l’Eucharistie dominicale et à la vie de notre Église ?
Dans notre vie familiale, comment assumons-nous les engagements que nous prenons : engagements conjugaux et engagements parentaux ? Comment notre fidélité nourrit-elle la confiance dans la parole donnée sans laquelle il n’y a plus de société civilisée possible ? Il ne peut rester qu’une société procédurière marquée par l’inflation des lois et des poursuites. Comment les jeunes de nos familles pourraient-ils envisager sereinement leur avenir s’il n’y a plus d’engagements qui tiennent ?
Dans notre vie sociale, pouvons-nous prendre notre parti de l’écart croissant entre les citoyens qui jouissent de la sécurité des droits sociaux et ceux qui sont marginalisés et poussés à l’exclusion ? De quel prix payons-nous nos sécurités ? Ou plutôt à qui les faisons-nous payer, Comment supporter que le débat politique se dévalue dans une surenchère d’invectives sur les questions les plus graves ? Comment accepter que nos médias se laissent enfermer dans cette logique du spectacle, alors que de grandes questions s’imposent à l’humanité entière ?
Ne nous laissons pas prendre dans le piège des tourbillons médiatiques qui se développent sur eux-mêmes et deviennent une sorte de réalité virtuelle ! Ne nous laissons pas enfermer dans une société pharisienne où les procureurs se multiplient à l’envie ! Ne nous laissons pas entraîner dans les délires d’une surenchère de violence verbale ou physique. Laissons l’amour de Dieu dilater nos cœurs aux dimensions de l’humanité. Apprenons du Christ à nous faire le prochain de l’homme qui voit sa vie se perdre au bord des chemins de l’histoire et faisons-nous proches de lui, plutôt que de vouloir l’éloigner et le séparer de nous-mêmes et de notre société.
Une société fraternelle et responsable est possible si chacun de nous est résolu à aimer davantage et à se donner tout entier par amour comme la Vierge Marie nous en a donné l’exemple. Que Notre Dame entende aujourd’hui nos prières, qu’elle en soit porteuse devant Dieu et qu’elle intercède pour nous !
Prédicateur :
Monseigneur André Vingt-Trois
Références bibliques :
Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab ; Ps 44 ; 1 Co 15, 20-27 ; Lc 1, 39-56
Paroisse :
Cathédrale Notre-Dame
Ville :

Paris

Pentecôte le 19 mai 2013

Chaque semaine les médias nous déversent leur lot de mauvaises nouvelles, des enlèvements d’enfants, un attentat meurtrier, des femmes séquestrées et violées pendant de nombreuses années… on écoute, on s’émeut un moment et puis on passe à autre chose…  et pourtant outre ces faits particuliers, il y a aussi la guerre en Syrie avec son cortège d’attentats, de massacres, de tortures, d’assassinats, il y a la faim dans le monde… liée à un pillage des terres cultivables et de l’exploitation des matières premières, il y a le travail des enfants , des femmes dans les usines du sud asiatique où l’on fabrique à bas prix ce qui va inonder nos magasins de grandes surfaces !
Témoins de tout cela, il nous arrive peut être de nous interroger…. Pourquoi ce mal au cœur de l’homme ? d’où vient qu’il existe dans le monde de telles violences ? 
       Quel esprit habite le cœur de l’homme pour qu’il devienne un loup pour l’homme ?
Et pourtant, Dieu amour a créé l’homme et la femme à son image et ressemblance
Il met au cœur de chacun son Esprit d’amour… ;
              D’où vient que l’homme n’écoute pas l’Esprit de Dieu ?
L’homme se veut libre, il veut agir à sa façon, obéissant à ses désirs de pouvoir, de plaisir, de consommation, si bien que l’on en arrive aux pires contradictions….
J’en donnerai un seul exemple….
Chaque année, nous fêtons avec joie l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage des noirs d’Afrique… or la dictature du plaisir et de l’argent engendre d’autres formes d’esclavage : ainsi ce que la loi française risque de permettre… la gestation pour autrui… pudiquement appelée GPA, n’est ce pas une façon d’exploiter les femmes les plus pauvres pour porter les enfants des familles des pays riches ! On nous dit que cette loi existe dans d’autres pays, ce n’est pas une raison pour qu’elle existe aussi chez nous….
           Quel esprit habite le cœur de l’homme ?
Dans ce monde où nous vivons.. en tant que chrétiens comment pouvons nous réagir ?
Prier…demander la force de l’Esprit de Jésus pour nous même et pour ce monde
Viens Esprit Saint, viens Esprit d’amour
Oser partager notre foi…
Les apôtres habités de l’Esprit ont osé annoncer vivant Celui qui a été crucifié. Oui Jésus est ressuscité, Il nous révèle l’amour infini du Père ; en Lui nous devenons fils et filles de Dieu, habités du même Esprit, alors soyons fiers de notre foi et heureux de la partager.
Vivre le service des autres
Le rassemblement Diaconia à Lourdes nous l’a rappelé, vivre la fraternité, n’est pas une option, c’est une  nécessité, aussi écoutons la voix des plus pauvres, faisons leur une place dans nos équipes, dans nos églises. Cela suppose un changement de regard, d’attitude, de politique publique, dans nos modes de vie
Le communiqué final de ce rassemblement vous sera distribué à la fin de cet office, nous pourrons le lire, le commenter avec d’autres et voir comment agir à notre niveau.
En terminant, permettez moi deux souhaits :
Pour les journalistes, que l’Esprit de Dieu les pousse à être attentifs à ce qui se fait de beau et de bien dans ce Monde et oser en parler…C’est ce que nous faisons un peu avec le journal paroissial Bonnes Nouvelles qui parait cette semaine
Pour chacun de nous… que nous sachions voir les belles choses dans notre entourage, dans l’Eglise aussi et que nous prenions le temps d’en rendre grâces.
 Viens Esprit Saint, viens Esprit d’amour ! fils et filles de Dieu, là où nous sommes 
  puissions nous construire un peu de fraternité.

                                                                                  Abbé Gabriel BERTHE




Fontaine le 13 janvier 2013

LA FÊTE DU BAPTÊME DE JESUS

De l’Ancienne Alliance à la Nouvelle Alliance

Jésus est un bon Juif. Il respecte la loi, les rites, les préceptes de la religion juive. Ses parents l’ont bien appris : à douze ans, il célébrait sa profession de foi, sa Bar-mitsva, comme tous les garçons de son âge. Mais, le même jour - c’était imprévu - il parlait de son Père…, de la maison de son Père : il ouvrait ainsi la porte de la Nouvelle Alliance, celle du Dieu qui s’est fait homme.

Dès l’Epiphanie, il était révélé comme un Messie venant pour toute l’humanité - pas seulement pour le peuple juif. C’était déjà un clignotant : d’avance, on saisit le contenu de tout l’évangile (bonne nouvelle, Alliance Nouvelle) : c’était une énorme révolution dans la mentalité juive.

Aujourd’hui, Jésus, comme beaucoup de Juifs fidèles, vient vers Jean se faire baptiser - baptême d’eau, un rite juif de pardon des péchés. Aujourd’hui encore il y a de l’imprévu : deux cassures, deux nouveautés :
- la parole de Jean : « Il est plus grand que moi, je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. » Regardez vers lui, pas vers moi.
- et surtout, donnant tout son poids et toute sa force à la parole du Baptiste, il y a cette manifestation grandiose : des cieux qui s’ouvrent, une voix qui parle, un Père qu se révèle (et qui dit aujourd’hui ‘mon fils’, c’est ce Père dont Jésus parlait, à 12 ans… :), une colombe qui enveloppe Jésus - avant que l’Esprit-Saint ne le conduise au désert pour commencer sa mission

Prototype de notre Baptême

Se savoir les enfants bien-aimés d’un Dieu qui est Père, être animés par l’Esprit même de Jésus pour vivre comme lui, être les frères de Jésus-Christ : c’est bouleversant. Nous portons avec nous, en nous, l’extraordinaire présence d’un Dieu partageant notre humanité. Nous sommes porteurs de ce mystère de l’Incarnation, Dieu qui prend place dans le calendrier de l’humanité, qui nous met dans sa famille, pour être de sa famille…

Eglise, famille des baptisés

On n’est pas baptisé tout seul. Pas une démarche individualiste parce que ça convient à la famille. Quand un petit enfant est baptisé, il faut qu’ensuite il découvre - grâce à qui ? - l’extraordinaire chance qu’il a, et que pour cela lui soit transmise - grâce à qui ? -la Bonne Nouvelle au nom de laquelle ce baptême a été demandé et célébré. La foi ne peut naître que si elle est transmise. La foi ne peut être reçue que si elle est dite. Des lieux d’Eglise pour partager la foi : famille, caté, mouvements… C’est tout l’enjeu actuel, devenu très fragile, de nos célébrations de baptême.…

Des réalités, des faits…
- ces déserts éducatifs où se perdent des enfants baptisés (en France, sur 3 baptisés, 1 seul catéchisé),
- goujaterie photographique, démarche people pour certains baptêmes de bébés…
- quelle différence avec des baptêmes de jeunes de 14 ou de 18 ans, ou d’adultes !…

Quelle chance, qu’un jeune de 15 ou 20 ans puisse dire : « ça vaut la peine…, vous avez bien fait de me faire baptiser ». Des baptisés, qui aiment l’évangile et le découvrent, qui vivent l’évangile, qui parlent à ce Dieu de l’évangile…


         Pierre NEVEJANS


Mory  le 5 janvier 2013 – messe avec des élus –

En cette fête de l’Epiphanie, nous avons vraiment une bonne nouvelle à partager : alors que le peuple juif croyait que le sauveur annoncé ne viendrait que pour le peuple d’Israël, voilà  que l’évangile  de ce jour nous révèle que Jésus fils de Marie est bien venu pour sauver TOUS les hommes –
Ainsi  des étrangers venus d’Orient que l’on dit des mages ou encore des savants, des rois peut-être, se mettent en route pour venir adorer cet enfant Jésus de Nazareth…
Oui Jésus se révèle à ceux qui le cherchent, à ceux qui acceptent de mettre leurs pas dans  ses pas … et l’Eglise que Jésus est venue fonder, n’est pas un club réservé à quelques adhérents qui auraient payé leur cotisation, elle n’est pas un lobby d’influence, elle  n’est même pas une association de gens soit disant bien pensant ou bien faisant… l’Eglise n’est pas un club fermé mais elle est le Peuple de Dieu, le peuple de tous ceux et celles qui acceptent de le chercher et de vivre avec Lui en réponse à l’amour premier de Dieu notre Père .

Quand je suis arrivé à Arras avec la responsabilité de doyen de l’Artois, j’ai reçu la visite d’un journaliste pour faire une photo et un mot d’accueil de présentation : et je vois encore ce journaliste me demander : « alors Monsieur le  doyen, quel sera votre programme pour la région de l’Artois ? »
Mon programme ?  quasi spontanément, je lui ai répondu : mais c’est vivre l’Evangile : je n’ai pas d’autre programme que de servir la Parole de Jésus »
L’Eglise n’est pas un parti politique. : D’ailleurs les chrétiens se  retrouvent eux-mêmes dans différents partis politiques en fonction de leurs sensibilités familiales et sociales, dans la mesure aussi où ces partis respectent les valeurs prônées par l’Evangile : valeurs de Liberté, de Justice, de solidarité, de respect des autres, de respect de la Vie…
Alors aujourd’hui où nous accueillons quelques responsables d’associations ou de communes , nous  voulons rendre grâces  pour celles et ceux qui assument ces responsabilités dans un esprit de tolérance et de service : nous voulons nous même renouveler notre désir très ferme de servir nos frères les hommes .

Il y a  deux semaines, notre évêque recevait la légion d’honneur et il n’hésitait pas à reconnaître qu’il recevait cette  distinction d’abord comme responsable de la communauté Eglise dont les membres agissent partout dans ce département pour la promotion des hommes et la défense des plus faibles .

Quand nous nous retrouvons ainsi dans la maison de  Dieu, nous sommes d’abord des enfants de Dieu appelés à rendre grâces mais nous sommes aussi dans la vie quotidienne des serviteurs à la suite de celui qui est venu sur cette terre tout petit et pauvre pour aimer et servir ses frères les hommes.

                                                                                   Abbé Gabriel BERTHE 







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